Day Six, formation originaire des Pays-Bas, n’est pas du genre à lésiner sur les délais avant de sortir une nouvelle création. Il aura fallu en effet attendre sept printemps pour que voit bourgeonner « The Grand Design » après la sortie remarquée de leur premier recueil de métal progressif « Eternal Dignity ».
En termes d’affiliation, Day Six semble clairement être le fils spirituel de formations telles que Dream Theater dans son aspect technique et ses mélodies alambiquées, Porcupine Tree aux vues de certaines de ses ambiances en clair-obscure mais aussi Pink Floyd ou Rush. A ne pas s’y tromper, le metal abordé par ce quartette malgré une base très consensuelle au grain tantôt moderne, tantôt plus vintage, possède d’ailleurs grâce à ses traits transversaux des contours qui peuvent prendre des accents jazzy (« A Soul´s Documentary ») voire par moment plus funk (« Fergus Falls »)
Le visage le plus marquant de prime abord chez ces néerlandais reste sans doute leur technicité, appréciable dans son plus évident apparat au cours du pavé de seize minutes « Inside » et solidement boulonné par une production tout ce qu’il y a de plus léchée. Ceci dit, Day Six ne tombe jamais dans la démonstration à tout prix ( très peu de soli sont même à noter ) même si chacun y va sporadiquement de sa performance. En tête, la guitare de Robbie Van Stiphout racoleuse à souhait sur les pistes les plus agressives à l’instar du très réussi « Massive Glacial Wall » s’impose fièrement face aux autres intruments notamment aux claviers qui, une fois n’est pas coutume, se veulent plus en retrait.
La nébulosité en contraste rappelant l’arbre à porc-épic ou la limpidité toute floydienne s’oppose, quand son atmosphère feutrée s’installe, à la nervosité contrôlée de ces soixante-dix minutes épiques comme sur « In the End… » dernier chapitre de ce concept album traitant assez étrangement de la vie extra-terrestre et des révélations quant aux communication avec les humains.
Avec cet opus fleuve, les néerlandais n’ont pas à rougir face à ses aînés plus médiatisés. Même s’ils ne viendront pas chambouler les canons du genre avec ces neuf pièces, fort est à parier qu’il trouveront un public tout acquis à leur cause, moi le premier. Un travail qui méritait sans doute une telle attente.