|
Après nous avoir emmené rencontrer Steven "Welcome To My Nightmare", puis visiter l’enfer "Goes To Hell", Alice Cooper nous propose en 1977 un nouvel album basé sur l’alcool et les Polards en noir et blanc. Mais là où jusqu’à présent il s’était montré cohérent et semblait avoir une direction artistique précise en tête, ici, les choses se gâtent. Attention, ce "Lace & Whiskey" n’est pas foncièrement d’un niveau bien moindre que ses prédécesseurs. Simplement il manque d’unité, de ligne directrice et s’apparente dès lors plus à une compilation de titres inégaux et disparates qu’à un album en tant que tel.
A sa décharge, Vincent Furnier a alors totalement sombré dans l’alcoolisme et n’a plus la maîtrise de grand-chose dans sa vie. Il s’éloigne alors davantage du Rock de ses débuts pour s’orienter vers une musique plus douce et plus accessible. En effet, à l’exception du très bon "It’s Hot Tonight", il n’est ici nullement question de Hard Rock. Seul le non moins excellent "King Of The Silver Screen" s'apparente au Rock, mais est déjà mâtiné de nombreux gimmicks et autres digressions renvoyant au théâtre, voire au cabaret. Ce disque met clairement en lumière la double volonté du chanteur qui cherche, d’une part à renforcer l’aspect visuel de sa musique et de ses concerts (signant en cela l’arrêt de mort d’Alice Cooper, le groupe), et d’autre part à se faire adopter par une frange plus large du public. Mais il manque à la fois l’humour perceptible dans "Goes To Hell" et le souffre qui suintait de "Welcome To My Nightmare".
Aussi cet assemblage de titres assez disparates nous montre-t-il le pire comme le meilleur. Du Hard-Rock poisseux "It’s Hot Tonight" à la magnifique ballade parfaitement calibrée pour la radio "You & Me" (qui sera reprise plus tard par Frank Sinatra), en passant par le très émouvant et pathétique "I Never Wrote Those Songs", l’album réserve de très bonnes surprises. Ce dernier titre, tout en mélancolie et en arrangements sirupeux, symbolise avec force l’état dans lequel se trouve alors Alice. Sous couvert d’une musique plus que mainstream, celui-ci se montre très humain et vulnérable en nous contant sa stupeur à l’écoute de certaines de ses chansons dont il ne conserve aucun souvenir de la conception. Il n'est pas difficile d'imaginer le bonhomme sortant d’un long brouillard éthylique pour découvrir avec horreur et embarras les compositions qu’il a commises dans un état second.
Mais à côté de ces réussites, trop de titres se révèlent quelconques, presque creux. Les mélodies, pourtant une des forces d’Alice Cooper, se révèlent assez pauvres et semblent manquer de travail. De plus, les paroles manquent souvent de finesse. C’est par exemple le cas avec un " My God" dépourvu d’émotion, ou un "Damned If You Go" dont l’intro semble directement inspirée de "Under My Wheel".
Ce "Lace & Whiskey" est trop souvent dépourvu des principales qualités (sens de la provocation, humour et capacité d’introspection) dont Alice Cooper nous gratifie habituellement pour accéder au rang d’album majeur.
Plus d'information sur
http://www.alicecooper.com/
LISTE DES PISTES:
01. It's Hot Tonight - 03:22 02. Lace And Whiskey - 03:13 03. Road Rats - 04:49 04. Damned If You Do - 03:13 05. You And Me - 03:29 06. King Of The Silver Screen - 05:35 07. Ubangi Stomp - 02:12 08. (no More) Love At Your Convenience - 03:47 09. I Never Wrote Those Songs - 04:34 10. My God - 05:40
FORMATION:
Alice Cooper : Chant Allan Schwartzberg: Batterie Bob Babbitt: Basse Bob Ezrin: Claviers Dick Wagner: Guitares / Choeurs Jim Gordon: Batterie John Tropea: Guitares Steve Hunter: Guitares Tony Levin: Basse
|
|
|
|
(0) AVIS DES LECTEURS
|
|
|
|
|
Haut de page
|
|
|
(0) COMMENTAIRE(S)
|
|
|
|
|
|
|
LECTEURS:
4/5 (3 avis)
|
STAFF:
2.5/5 (2 avis)
|
|
|
|
|
|
EN RELATION AVEC ALICE COOPER
|
|
|
|
|
|
|
AUTRES CHRONIQUES
|
|
|
|
ECOUTE EN STREAMING
|
|
|
|
AUTRE(S) CHRONIQUES CONCERNANT ALICE COOPER
|
|