Dio a marqué les esprits avec son superbe "Holy Diver" en 1983. Le voilà de retour 1 an plus tard avec un "The Last In Line" qui annonce la couleur avec son visuel reprenant le fameux démon enchaîné déjà présent sur la pochette de son prédécesseur: "The Last In Line" est le digne successeur de "Holy Diver" et Dio reprend les éléments qui ont fait le succès de ce dernier. Seulement voilà, il ne se contente pas de recopier son premier chef d'œuvre: il l'enrichit et rend ce nouvel opus encore plus incontournable !
Renforcée par le Français Claude Schnell aux claviers, la dream-team nous sort un album imparable, composé de 9 pépites toutes plus brillantes les unes que les autres, au point que "Breathless" apparaît comme le titre le plus faible alors qu'il est déjà d'un haut niveau. Malheureusement pour lui, coincé entre le majestueux et épique "The Last In Line" et la tuerie speed "I Speed At Night", il a du mal à trouver sa place au soleil.
Difficile de ne pas citer un seul des morceaux composant cet opus tant chacun a marqué l'histoire du Heavy-Métal. En effet, Dio excelle dans tous les domaines qu'il aborde, qu'ils soient mid-tempo (le génial et obsédant "One Night In The City"), speed ou épiques. "We Rock" ouvre les hostilités sur un tempo rapide et un riff puissant, propulsé par une rythmique hyper dynamique et doté d'un refrain hymnique. Après une telle entrée en matière, nombreux seraient ceux ayant du mal à maintenir le niveau. Mais Dio est de la trempe des grands et rien ne viendra perturber sa marche vers les sommets.
Qu'il flirte avec des sonorités FM sur "Mystery" ou qu'il écrase tout avec le lourd "Eat Your Heart Out", le combo brille de mille feux. La prestation de son leader est encore une fois exceptionnelle, alors que Vivian Campbell s'affirme comme un grand, proposant des riffs efficaces et sortant quelques soli à tomber par terre. Nous l'avons dit, Dio excelle dans un registre rapide et "Evil Eyes" vient confirmer ce point. Mais là où le quintet prend toute sont envergure, c'est sur les morceaux épiques: Ronnie James y est à chaque fois impressionnant et nous captive grâce à des talents de conteur, capable de varier son chant dans des registres allant de la séduction à la rage. Tout comme le titre éponyme, "Egypt (The Chains Are On)" nous laisse hébétés après presque 7 minutes de magie durant lesquelles le génial lutin nous hypnotise sur une ambiance orientale et mystique, soutenu par des nappes de claviers à la fois discrètes et indispensables.
"Holy Diver" l'avait affirmé avec force, mais "The Last In Line" écrase les moindres doutes qui pouvaient subsister: Dio est un grand groupe mené par un chanteur exceptionnel ! Avec cet album, le combo s'impose parmi les légendes du genre et nous offre un trésor dans lequel il est bon de régulièrement se replonger pour se rappeler que le Heavy-Métal peut lui aussi provoquer des émotions hors du commun.