L’habit ne fait pas le moine ! Voilà une belle entrée en matière pour aborder ce « Dernier Désir » de Mastercastle. Avec un tel nom de groupe et une pochette du genre « la belle nana italienne un peu vampe qui ensorcelle » je m’étais déjà fait une idée bien précise de ce qui allait me tomber dessus. Et bien que Nenni ! Si la forme n’a pu éviter les clichés du genre, le fond, l’album en fait, m’a collé une sacrée claque !
Tous les éléments qui ont fait le succès du premier album sont présents ici mais comment dire ? Il y a un sacré plus... Qui vient du jeu de guitare de Pier Gonella ! Cet homme possède un toucher assez unique et un je ne sais quoi qui le place un cran au dessus des autres. L’inspiration peut être, la prise de son, la classe tout simplement ? Allez savoir. Toujours est-il que dès qu’il dégaine un riff ou un solo, mon petit monde s’arrête et j’oublie alors, l’espace d’un instant, que je vais devoir supporter la belle mère au repas dominical ! Alors rien que pour cela, Merci Pier ! Je me repasse l’ensemble de suite...
Quel départ en trombe ! « Event Horizon » est un titre rapide, puissant et mélodique. La voix de Giorgia s’affirme de plus en plus et prouve qu’elle peut désormais chanter sur plusieurs registres (sa voix plus posée sur « Away » fait merveille). Voilà un opener qui remplit sa mission sans le moindre doute, a l’instar d’un monolithique et rapide« Great Heaven’s Climb » au riff entêtant. « Misr » ne nous laisse pas le temps de souffler et nous captive par un solo complètement déstructuré et des vocalises arabisantes. « Wild Spell » quant à lui varie encore les plaisirs sur une rythmique très originale et un riff que la batterie prend à contrepied avec audace. Assez alambiqué et ravageur, il s’emballe sur un refrain prenant.
Les deux grands gagnants de ce nouvel album sont à coup sûr la chanteuse et son guitariste. Ils parviennent à élever le groupe au-delà de la masse grouillante actuelle, en proposant un album varié mais pas fouilli tant Mastercastle impose son univers. Au gré de cet album, vous trouverez du groove avec un « Cathouse » très rock, un côté grungy assumé dans « Toxie Radd », ou « Jade Star », la ballade de rigueur, sympathique et qui sort du lot une fois de plus grâce à la voix envoutante de Giorgia. Le meilleur titre pourrait bien être l’éponyme « Last Desire »... Garni d’un autre bon riff et d’une belle mélodie (comme quoi on peut encore proposer des choses nouvelles après plus de 20 ans de Metal) il brille par le chant plus rond de Giorgia (doublé pour l’occasion) et une fois de plus le solo entre bruitages à la Tom Morello, virtuosité à la Malmsteen et toucher à la Lukather !
N’oublions pas les deux instrumentaux, qui ne font pas ici dans le remplissage et dégagent une énergie, une réelle consistance comme on en faisait dans les années 80. « Space Trip » est une superbe pièce moderne néoclassique qui sort du lot par son côté frai et bien produit. Les harmonies sur la fin font une fois de plus mouche. Yngwie « qu’est-ce qu’elles ont mes chevilles » Malmsteen es-tu là ? L’autre instrumental est la superbe et très réussie reprise de la Serenissima sur une rythmique mid tempo bien venue! A écouter d’urgence !
Mince, trois écoutes et toujours rien à jeter ici ! Je pense que je viens de trouver la bande son de mon été !