Début 2009 : l’aventure After Forever prend fin après un album éponyme que l’on pressentait bien comme un quitte ou double pour un groupe talentueux et sympathique mais qui n’a jamais réussi à trouver le succès commercial et public qu’il espérait. Il avait même vu des formations plus jeunes ou de sa génération comme Epica, Lacuna Coil ou Withn Temptation lui passer devant en termes de notoriété. Et logiquement le split fut inévitable. Pourtant, et c’est ce qui nous intéresse, il en fallait plus pour décourager celle qui était la voix et la figure emblématique du groupe, Floor Jansen. Cette dernière, sûre de sa voix et de sa musique, s’est très rapidement remise au travail et a présenté sa nouvelle formation dès fin 2009, Revamp.
Après plusieurs mois de travail et une communication très bien orchestrée créant un buzz et une attente assez forte, elle nous présente ici son tout premier album éponyme. Pour la composition de ce disque elle a fait appel au producteur Waldemar Sorychta (Lacuna Coil, Tiamat, Grip Inc) et à son ex collègue claviériste d’After Forever, Joost Van Den Broek. Quant aux musiciens, s’ils ne sont pas forcément très connus, ils ont tous évolué dans des formations proches de la scène métal gothique. Car musicalement Floor Jansen ne change pas radicalement de style avec Revamp, qui se présente un peu comme une suite à After Forever.
La base de l’édifice reste donc complètement heavy métal avec des tendances symphoniques et gothiques mais un peu plus accessibles que par le passé. Floor Jansen se pose toujours comme un des éléments directeurs avec sa voix toujours aussi puissante et enlevée, à la différence qu’elle varie cette fois pas mal le propos avec des tons plus graves voire même assez rock qu’on ne lui connaissait pas jusqu’à présent.
L’album commence donc avec un titre, « Here’s my Hell », très classique du métal gothique que faisait le groupe - histoire de rassurer les fans - avec un chant puissant, une musique rapide et mélodique et une petite partie de chant brutal masculin. Le morceau suivant « Head Up Hight » se démarque par un chant très rock et très réussi avec un petit break instrumental symphonique du meilleur effet suivi de la ballade très accrocheuse « Sweet Curse » qui présente un très beau duo de voix entre Floor Jansen et Russel Allen, révélateur de la volonté de la nouvelle formation d’accrocher un plus large public.
Le cœur de l’album arrive ensuite avec une trilogie de titres aux allures de concept, « In Sickness 'till Death Do Us Part », qui se révèle être un grand moment de musique. « D’All Goodbyes are Said » à « Disgraced », ReVamp prouve qu’il faudra compter rapidement avec lui. La musique se fait tour à tour charmeuse, symphonique et épique avec encore un aspect immédiat irrésistible, même sur la deuxième partie de « Disdain », sur laquelle on retrouve pourtant certains aspects brutaux de l’époque After Forever avec un chant masculin death du chanteur de Soilwork, Speed et une batterie qui pilonne.
Enfin on retiendra « Kill me with Silence », pour une très belle partie vocale, à la fois douce et puissante, « Under my Skin », autre titre très accrocheur et à fort potentiel commercial avec ses douces voix en chœurs en accompagnement du chant principal et la ballade finale « I Lost Myself », tout en retenue avec du piano et un chant magnifiquement interprété.
ReVamp démarre ainsi sa carrière sur des bases assez solides et présente des arguments pour convaincre plus facilement voire plus largement qu’After Forever, Cela signerait en tout cas une belle revanche pour une des chanteuses les plus talentueuses de la scène métal symphonique.