"The Road Less Travelled" est le deuxième album des Norvégiens de Triosphere, groupe fondé en 2004 dans la région de Trondheim autour du guitariste Marcus Silver, de la chanteuse et bassiste Ida Haukland et du batteur Orjan Jorgensen. Après avoir trouvé un deuxième guitariste, le groupe n’a plus changé de personnel. Son premier album, "Onwards", paru dans toute l’Europe en 2007, a rapidement fait du bruit et contribué à lancer la carrière du groupe. Pour ce nouvel album, Triosphere a signé chez le dynamique label AFM Records et a enregistré en compagnie d’un ténor du genre, Tommy Hansen.
Le quatuor propose un power métal très énergique à forte connotation thrash, soutenu par la voix puissante d’Ida Haukland. Cette dernière, bien loin des standards féminins symphoniques ou lyriques, est une véritable bombe à retardement, présentant un chant à la fois rapide, mélodique et surtout accrocheur, un peu comme si Angela Gossow (Arch Enemy) avait fusionné avec Doro Pesch. Le résultat est remarquable d’un bout à l’autre, Triosphere confirmant avec classe les qualités de son premier album. Sa musique est un parfait mélange entre thrash et métal mélodique qui permet aux deux guitaristes, soutenus par des musiciens de qualité, de s’en donner à cœur joie niveau soli et riffs. Le tout se marie à merveille avec le timbre de voix rocailleux mais délicieusement accrocheur d’Ida. Triosphere parvient parfaitement à varier le propos en alternant les tempos, entre titres très heavy et morceaux plus lents, évitant ainsi de proposer un bloc trop monolithique.
De nombreux titres sortent du lot, à commencer par "Driven", qui après une courte intro ("Ignition") montant doucement en puissance, s'annonce comme une petite tuerie de heavy métal teinté de thrash et de speed métal. L'entêtant riff principal, qui n'est pas loin de rappeler la scène death métal mélodique, et le chant rapide font de ce morceau une ouverture idéale qui devrait faire son effet en concert.
Par la suite, le groupe nuance son propos, proposant des titres plus posés même si rythmiquement très enlevés. Nous penserons à "Human Condition" avec son refrain irrésistible, son riff mélodique, et un solo aérien fort bien interprété et évoquant Iron Maiden et Judas Priest. "Death Of Jane Doe" et "Marionette" confirment de la plus belle des manières que c’est bien cette capacité à rester accessible et mélodique qui fait la force du groupe. Ces deux titres ont des allures de tubes en puissance avec un chant puissant et inspiré et encore une fois, des soli très mélodiques portés par une batterie qui pilonne sans pitié. "Marionette", magnifié par une belle intro épique, est même l’un des tout meilleurs morceaux du disque avec son refrain imparable et son alternance de passages doux et rapides.
La deuxième partie de l’album ne nuance en rien cette excellente impression, d’abord avec le très heavy titre éponyme, puis avec "The Anger And The Silent Remorse", très belle pièce épique montant doucement en puissance et présentant encore un chant splendide partagé entre douceur et rage contenue. "Worlds Apart" et "The Last Heaven" concluent l'album de fort belle manière, en démontrant tout le savoir-faire du quatuor norvégien, particulièrement sur un superbe break avec soli en pagaille, mélodiques et techniques.
Ce deuxième album de Triosphere est donc une réussite à tous les points de vue et une excellente surprise qui devrait ravir les amateurs de heavy métal mélodique puissant. Le groupe a en tout cas toutes les cartes en main pour devenir un grand du genre assez rapidement.