La reformation du groupe original à peine digérée, Saga reprend sa cadence infernale de sorties discographiques, et revient avec un nouvel album à peine un an après The Security Of Illusion.
Cherchant toujours sa route dans ces années 90 synonymes de bouleversements en tout genre, le groupe canadien abandonne tout de go les fulgurances métalliques abordées par le prédécesseur de Steel Umbrellas, et tente de reproduire, en le modernisant au niveau des sonorités, le propos élaboré dans ses premières productions.
Cela donne une entame plutôt réussie, Why Not ou You Were Never Alone rappelant notamment avec bonheur les titres entendus ici et là sur Worlds Apart ou Behaviour.
Toujours tiraillé entre tradition et évolution de style, Saga explore cependant d'autres univers musicaux. C'est ainsi que Shake The Tree introduit des chœurs féminins très américanisés, tandis que Password Pirate flirte avec Frankie Goes to Hollywood et son Welcome To The Pleasure Dome. Efforts louables de changement, et convenons-en avec le recul, plutôt réussis.
Malheureusement, comme pour son prédécesseur, cet album souffre d'un manque de constance et d'une deuxième partie une nouvelle fois moins maîtrisée.
Après la traditionnelle (et magnifique) ballade de milieu d'album (I Walk With You), la fin de la galette oscille entre titre classique (Push It) et profond ratage (Steamroller ou Feed The Fire), laissant au final une désagréable impression dans les oreilles.
Pas très bon, mais pas franchement mauvais non plus, Steel Umbrellas est à ranger dans la catégorie "albums de transition", qui sera une constance pour le groupe dans ces années 90, avant de retrouver une véritable ligne directrice en remettant en route sa fameuse série de Chapters. Mais ceci est une autre histoire !