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« Take a look at my face, I am the future », c’est ce que déclame un Alice COOPER encore plus cramé que d’habitude dans ce qui est peut être son album le plus décalé. Mais ironiquement, à cette époque, s’il y a bien quelqu’un qui n’a pas une tête de futur, c’est bien le sieur COOPER.
Si « DaDa » est le plus intimiste, et « Flush The Fashion » le plus déroutant, « Zipper Catches Skin » est définitivement son album le plus bizarre. Et ce, à plus d’un titre. Tout d’abord au niveau musical où la direction prise avec « Flush The Fashion » et « Special Forces » est ici poursuivie avec toujours ce mariage de Rock et de New-wave se voulant moderne. Le retour de Disck WAGNER aux guitares ne change pas profondément la donne, tout au plus peut-on constater une utilisation des claviers plus parcimonieuse.
Mais c’est surtout au niveau des thèmes abordés et des paroles que Vincent FURNIER semble avoir totalement fondu les plombs. Monsieur « provocation ultime », le chantre de la démesure et d’une certaine marginalité, se transforme soudainement en Monsieur « tout le monde » et en parolier pasteurisé. Que penser en effet d’un « Zorro's Ascent », excellent morceau au demeurant, qui aborde joyeusement et de manière semble t-il très sérieuse le décès de ZORRO ? Ou bien de « No Baloney Homosapiens » qui traite des relations avec les extra-terrestres avec des paroles des plus gnangnan (au regard du personnage d’Alice COOPER) : « Nous sommes noirs et blancs, vous êtes verts et bleus, Alors, tout va pour le mieux »…
La soif de renommée du chanteur a toujours été connue, mais jusqu’à présent celle-ci c’était toujours traduite par une surenchère dans la provocation ou bien par un côté grand-burlesque. On a là le sentiment qu’Alice a basculé du côté clair de la force et qu’il se met à prôner la normalité, à peindre des situations ou des sentiments commun.
Ce profond changement de nature ne peut trouver que deux origines. Première hypothèse, Alice COOPER pousse tellement loin le bouchon de la provocation, et du second degré, qu’il devient extrêmement difficile pour l’auditeur de faire la part entre ce qui est à prendre au 1er degré et ce qui relève de la bouffonnerie. Ou bien alors, et cette explication est plus rassurante pour nous, Alice est tellement à la masse que la folie qu’il affiche n’est pas si feinte que cela. Il est bien difficile de faire la part des choses entre génie artistique et folie. Ce d’autant plus que toutes les pistes sont brouillées. Il n’y a guère qu’avec « I Am The Future » (tiré du film « Class 1984 »), que l’auditeur retrouve un peu ses repères. Ironiquement ce titre est le seul à ne pas être d'Alice…
Comme son successeur, cet album ne donnera pas lieu à une tournée, malgré l’importance que celles-ci revêtent pour Alice COOPER. C’est dire l’état dans lequel il se trouvait alors. A ce titre, « Zipper Catches Skin » est une curiosité qui ne saura ravir que les fans de la période trouble de Vincent FURNIER ou les amateurs de curiosités un peu malsaines.
Plus d'information sur
http://www.alicecooper.com/
LISTE DES PISTES:
01. Zorro's Ascent - 03:55 02. Make That Money (scrooge's Song) - 03:29 03. I Am The Future - 03:27 04. No Baloney Homosapiens - 05:05 05. Adaptable (anything For You) - 02:54 06. I Like Girls - 02:25 07. Remarkably Insincere - 02:05 08. Tag, You're It - 02:51 09. I Better Be Good - 02:47 10. I'm Alive - 03:14
FORMATION:
Alice Cooper : Chant Billy Steele: Guitares Craig Krampf: Batterie Dick Wagner: Guitares Duane Hitchings: Guitares / Claviers Erik Scott: Basse Franne Golde: Chant Jan Uvena: Batterie John Nitzinger: Guitares Mike Pinera: Guitares Patty Donahue: Chant
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