QUIET RIOT: Terrified (HEAVY METAL) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Avec son 5ème album, Quiet Riot avait réussi à se séparer de Kevin DuBrow, sa grande gueule (au sens figuré comme au sens propre) de chanteur. Celui-ci était autant réputé pour son incapacité à varier son chant que pour sa tendance à parler sans beaucoup de retenue. Ses critiques ouvertes sur la qualité des autres groupes et sa propension à comparer Quiet Riot aux… Beatles, sont à ce titre assez mémorables. Las, si cette exclusion c’est révélée plutôt heureuse au niveau artistique, on ne peut pas en dire autant en termes de ventes, et le groupe s’est lentement délité.

Mais tel un héros de Slash movie que l’on ne peut faire disparaître, l’inénarrable DuBrow, ressurgit de nulle part et réussit à récupérer en justice l’usage du nom Quiet Riot et à reformer celui-ci avec 3 nouveaux compagnons de route… qui ne tardèrent pas à prendre le large. Mais comme rien ne peut arrêter notre ami Kevin, celui-ci se rabiboche avec ses anciens compères et convie Carlos Cavazo et Frankie Banali à enregistrer ce "Terrified". Mais le temps et les modes ont évolués et le Heavy festif et entraînant qui a fait la renommé du groupe n’est plus au goût des majors. Dès lors, Sony abandonne son ancienne poule aux œufs d’or qui se retrouve fort démunie. Encore une fois, il en faut plus pour faire renoncer cette teigne de Kevin, et celui-ci décroche un contrat de distribution avec le label Moonstone.

Loin se soumettre aux sirènes du grunge alors florissant, il s’entête à proposer un Hard Rock mâtiné d’un Heavy Metal assez agressif. En effet, la seule évolution musicale est à chercher dans la longueur des morceaux, puisque 6 d’entre eux dépassent les 5’40 minutes. Pour le reste, le style reste immuable. Tout au plus pouvons-nous constater un léger durcissement du ton, notamment avec les belliqueux "Rude, Crude Mood", "Psycho City" et "Cold Day In Hell". La ballade folk "Itchycoo Park" pourrait nous faire croire à un réel effort de diversification et d’évolution. Malheureusement, et au-delà de son caractère par trop répétitif, elle s’avère n’être qu’une reprise des Small Faces. Et oui, exactement comme pour ses 2 premiers albums, Quiet Riot se fend d’une nouvelle cover du groupe de Steve Marriott. Les parallèles ne s’arrêtent pas là, puisque, comme c'était le cas avec "Metal Health", nous avons également droit à un instrumental de Carlos Cavazo, avec le correct mais un tantinet longuet "Resurrection".

Mais que tout ceci ne brouille pas notre propos, ce "Terrified" est une bonne surprise. Si les défauts propres au groupe sont toujours présents (des vocaux puissants mais monocordes, des textes puérils), il faut bien avouer que Quiet Riot sait encore se montrer efficace et proposer des hymnes entraînants et jouissifs. Si nous sommes bien loin de pouvoir crier au génie, toutes les compositions présentées ici sont agréables et bien construites. On sent le groupe impliqué et le qualificatif d’honnête, dans son acception positive, s’applique à la totalité des morceaux.
En effet, à l’image d’un "Rude Boy" qui débute en mid-tempo pour s’achever (ou plutôt nous achever) en feu d’artifice, les compositions sont assez variées et nous proposent un Hard Rock classique de très bonne facture, où les chorus et les guitares se montrent puissants et inspirés. Nous pouvons également mettre en avant un "Terrified" qui voit DuBrow donner une ambiance assez sombre, via l’utilisation d’une voix légèrement plus grave que d’habitude.

Même s’il y a encore une marge de progression au niveau de la production, de certaines parties de batterie et de (rares) titres qui se contentent d’être corrects, tout ceci reste assez bénin au regard de la bonne qualité générale. Un très bon disque qui, faute de laisser un souvenir indélébile, procurera de bons moments aux fans de Hard Rock classique.

QUIET RIOT

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HEAVY METAL