The Daedalus Spirit Orchestra (TDSO) est un groupe francilien, né sous l'impulsion du guitariste-chanteur-auteur-compositeur Eric Lorcey et formé de 5 musiciens venant d'horizons musicaux aussi variés que le classique, le jazz ou le rock. On verra, à la lumière de cet Ampulla Magnifying, que ce mélange des origines est génétiquement positif. Mais sans plus attendre lançons nous dans la découverte de cet orchestre qui prétend se vouer à l'esprit du créateur du Labyrinthe ...
Premier constat : le groupe est généreux et nous offre pas moins de 9 titres sur plus de 66 minutes, ce qui permettra de constater que, contrairement à ce qu'énonce le dicton, abondance de bien de nuit pas forcément. En guise de hors d'œuvre, TDSO nous propose les 7 minutes de "Visper Aiyo", pièce multi-facette qui donne un bon aperçu de ce qui va suivre. Le chant, dont l'anglais est plus que correct et digne de certaines formations reconnues, est par ailleurs surprenant par l'emploi d'un phrasé souvent répétitif et d'effet de fuzz. Surprenant donc, mais jamais désagréable, cet emploi de la voix comme d'un instrument confère à certaines compositions du groupe une ambiance intimiste frôlant le psychédélisme.
Après deux premiers titres aux accents rock (parfois métalliques) mêlés de touches et sonorités jazzy (très légères), TDSO nous entraine vers l'Amérique du sud avec "Azucerado" : chant espagnol, guitare bossa, piano jazz, basse ronde... Un intermède latino du meilleur goût ! Les 5 plages suivantes, nous replongent dans cet espèce de mélange de rock ambiant où surgissent des sonorités de flûte ou un riff rageur de guitare hackettienne ("Sloganeering"), voire un duel basse-guitare ("Unrelentingly"). Au bout du compte, qu'il dure plus de 10 minutes ou peu moins de 4, aucun titre ne se déroule sur un tempo constant et un style homogène. La musique est riche et variée et les musiciens font montre d'une grande maîtrise et s'il fallait trouver un point faible il n'y a guère que du coté production qu'il y aurait à redire, et encore ! Il semblerait que le mixage plat où tous les instruments se côtoient au même niveau soit un choix délibéré du groupe, donnant une impression de largeur plutôt que de profondeur.
Au bilan, ce premier opus mérite les félicitations du jury et surtout les encouragements du public. Si The Daedalus Spirit Orchestra continue sur sa lancée en travaillant peut-être différemment son son pour le rendre plus différencié, nous pouvons nous attendre à un deuxième album haut de gamme.