Le projet Lyzanxia n’en est pas à son coup d’essai loin s’en faut. « Locust » est tout simplement le quatrième véritable album du combo des frères Potvin… Depuis la création du combo en 1996, Lyzanxia a grandi au contact des plus grands que ce soit Fredrik Nordström responsable de la production des trois premiers opus mais également de Tue Madsen ou encore Daniel Bergstrand… Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que le combo ait été considéré au début des années 2000, comme un des groupes metal des plus prometteurs… Cependant et malgré une signature chez Listenable concrétisée par la sortie du troisième album « Unsu » en 2006, nous ne vous cacherons pas que la formation n’a pas confirmé tous les espoirs placés en elle !
C’est requinqué par l’expérience One Way Mirror que les frères Potvin se sont de nouveau attelés à écrire une nouvelle page du livre Lyzanxia en produisant eux-mêmes ce « Locust » (tout de même masterisé par Björn Engelmann - Rammstein, Meshuggah, Behemoth...). Auto-produit, sans Dirk désormais concentré sur Soilwork, la multiplication des groupes dans un style rapproché, nous aurions pu penser que le challenge aurait pu s’avérer insurmontable … Mais il n’en est rien !
Dans une veine death/thrash moderne à la croisée des chemins de One Way Mirror et de Scarve, « Locust » s’avère être un condensé de compos entraînantes parfaitement mises en valeur par une production impeccablement claire et puissante. Les couplets mélodiques et notamment les chants partagés par les frères Potvin qui rappelleront immanquablement leur compère de One Way Mirror, Guillaume Bideau sont incontestablement le point fort de cet opus.
Si le risque de l’exercice est que les refrains qui se veulent entêtants flirtent avec le désuet (comme c’est le cas sur « Mind Tracker »), en règle générale, Lyzanxia se maintient dans un équilibre précaire sur le fil du rasoir. Mieux, là où certaines productions s’essoufflent passée la première moitié de l’album, « Locust » prend son essor aux détours de breaks assez jouissif dans le genre (« The Clamp », « Hundred-Story Moth » ou encore « Tomorrow Died » ) embrayant sur des soli foudroyants ou des harmoniques thrash catchy à souhait…
En bref, si la recette n’est pas nouvelle, l’auditeur se laissera rapidement prendre au jeu et saura se laisser séduire par un album plaisant aux compos emballantes. « Locust » confirme un retour au premier plan qui ne demande qu’à être confirmé, notamment sur scène…