Troisième volet de la série "Iconoclast", "Invictus" fait réellement suite à l’album du même nom datant de 2008, étant donné que "Bildersturm" considéré comme la deuxième partie du chapitre est en fait un Dvd live. Dès lors, le concept global qui nous est vendu d’une déclinaison d’histoires sur des héros non conventionnels en prend un sérieux coup !
Qu’importe, après une énième intro symphonique tout ce qu’il y a de plus convenu actuellement et donc de dispensable, Heaven Shall Burn entame réellement les hostilités de la plus belle des manières avec "The Omen", clouant ainsi le bec de tous les détracteurs du combo en raison d’un concept survendu. Si "Combat", dans une veine plus industrielle, ou encore "I Was I Am I Shall Be" qui le suit, sont de très bonne facture, la suite se perd dans la redite et ne tient malheureusement pas les promesses que laissait entrevoir l’entame.
Les Allemands auront beau essayer de diversifier leur recette avec des passages industriel ("Combat", "The Lie You Bleed For") ou symphonique ("Given Death" avec le duo Sabine Weniger (Deadlock) et Marcus Bischoff), rien n’y fait ! Le metalcore de Heaven Shall Burn se révèle tristement linéaire et prévisible, notamment sur la seconde partie de l’opus, et la pseudo démarche conceptuelle n’arrange rien, bien au contraire… Pire, exercice de style ou non qui consisterait à reprendre le même riff sur "Buried In Fogrotten Grounds" et "Sevastopol" en filigrane, toujours est-il que le couperet tombe net… L’auditeur aura en oreille ce plus que désagréable sentiment prédominant d’écouter le même titre au relent In Flames en boucle, un exercice dans lequel excellent les combos melodeath/metalcore scandinaves ! Faut-il y voir le retour à la production de Tue Madsen grand apôtre du melodeath froid popularisé avec Mnemic ?
Pour autant, "Invictus" n’est pas un mauvais album, loin de là, si ce n’est qu’il perpétue la tradition pas forcément glorieuse des groupes stéréotypés, monotones de la scène melodeath/metalcore. Dans ces conditions, il ne serait pas surprenant de voir "Invictus" connaître le même succès que ses prédécesseurs dans les charts allemands voire autrichiens où le groupe a acquis une notoriété certaine.