Fondé en 2006, le groupe Frequency Drift se compose d’une bande de joyeux Allemands ayant décidé de s’atteler à la composition d’un concept album œuvrant dans un Rock progressif recherché, pour nous pondre en 2008 une première galette intitulée « Personal Effects (Part 1) ». Cet album raconte l’histoire futuriste d’une jeune fille nommée River, vivant en 2046, et ayant quelques soucis avec une association imaginaire appelée « Diomedeidae »… C’est ainsi qu’arrive « Personal Effects (Part 2) », racontant la suite et fin de cette histoire dont chaque titre décrit un moment précis de la journée mouvementée de River, le tout accompagné d’artworks en noir et blanc dans le livret de l’album afin de stimuler l’imagination de l’auditeur…
Un bien beau concept donc, mais qu'en est-il de la musique ? Eh bien le moins qu’on puisse dire, c’est que ces Allemands ‘débutants’ impressionnent, et ce à tous les niveaux ! Avec trois guitaristes au feeling sensationnel, trois chanteuses aux qualités vocales remarquables, un batteur techniquement impressionnant, ainsi qu’un violon et même une harpe, on peut dire que Frequency Drift n’y va pas de main morte. Concrètement, les morceaux sont plutôt structurés de la même façon, à savoir une première partie composée d’un couplet et d’un refrain accessibles et agréables, typés Rock pour ne pas dire Pop Rock, suivie d’un interlude, voire d’une seconde partie qui entraîne le titre vers de progressives envolées où l’harmonie se fait reine ; soli de guitares, envolées vocales aux divers effets, sublimes parties de violons ou encore explosion de percussions, le tout s'enchaîne guidé par un seul maitre mot : Emotion.
Ainsi, si chaque titre mériterait une description particulière, on peut retenir l’emphatique « Deceit » dont le refrain au chant haut en couleurs se voit relayé par une partie mouvementée où des percussions en tous genres laissent place à un solo de guitare à la rythmique soutenue, avant de venir se jeter dans un lieu obscur où la mélancolie vient surprendre l’auditeur au son d’un violon saisissant… « Inside » évolue dans un style plus pesant où l’atmosphère prend une place de premier plan, et où un interlude lancé par un clavier au son criant montant dans les aigus retombe sur un doux solo de guitare soutenu par une basse marquée et de tendres notes de claviers. Dans un style plus calme et décontracté, « Awakening » vient rappeler la volupté de Mermaid Kiss avec un couplet/refrain au chant à la fois technique et émotif évoluant vers un solo de guitare explosif faisant preuve de technique mais également d’un feeling remarquable.
Pour ne pas s’éterniser, nous citerons également la dynamique « Flight » dont les notes conjuguées de deux violons débouchent sur une explosion groovy à souhait ou « Put It Down » qui mérite également une dédicace spécifique pour son solo de batterie aux multiples percussions rappelant les meilleurs moments du « Moby Dick » de John Bonham. Enfin, il convient de rendre un digne hommage au titre final, « Lasting Effect » conjuguant la volupté d’un violon, la douceur d’une flûte ainsi que la tendresse d’une harpe rythmée au son d’un piano des plus agréables. A cela vient s’ajouter un solo de guitare poignant en parfaite harmonie avec ce titre qui se termine sur quelques notes de piano allant se perdre sur le bord d’une plage où les vagues finissent de bercer l’auditeur.
Frequency Drift vient donc de nous pondre une véritable perle faisant émerger ce qui pourrait devenir une référence du Rock Progressif à chant féminin… « Personal Effects (Part 2) » est donc un album à écouter absolument pour tout mélomane, une douceur à l’harmonie parfaite et pure, au feeling transcendant, et… tout simplement magique !... Prochain album en 2011 !