Poursuivant son travail effréné de production musicale, Erik de Beer nous propose en cette année 2009 un nouvel album, The Finnishing Touch, accompagné par une formation dans laquelle le travail de composition et d'arrangement s'apparente de plus en plus à un travail de groupe (voir notre récente interview à ce sujet).
De nouveau composé de titres anciens rejoués ou remastérisés, issus de ses précédentes expériences, mais également de nouvelles compositions, The Finnishing Touch s'articule autour de thèmes issus de chansons folkloriques finnoises. Ceux-ci se retrouvent de manière récurrente tout au long de l'album, soit sous forme de courts intermèdes, ou bien intégrés au sein de compositions plus ambitieuses. Ils sont interprétés le plus souvent de manière acoustique, les instruments à vent (flûte, hautbois) alternant ou se mêlant judicieusement avec la guitare et le piano.
Du côté des autres parties ouvertement ambitieuses, Life Line Project nous propose une nouvelle facette musicale : sans délaisser le symphonisme progressif de The King, la musique du groupe évolue franchement vers un style mélangeant fusion, jazz et progressif, comportant moult breaks tant mélodiques que rythmiques. Les ambiances piano-bar de fin d'après-midi se retrouvent ainsi zébrées de fulgurances électriques (Tricky Dicky … ou encore The Missing Drink par exemple), avant de laisser place à du progressif symphonique du meilleur genre (Attical Problems, ou encore le final majestueux The Finnish Finish).
L'interprétation est une nouvelle fois sans faille, le pedigree des différents musiciens n'étant plus à démontrer. De même, les sonorités vintage des claviers sont toujours bien présentes, à tel point qu'elles pourraient dans un premier temps rebuter l'auditeur. Il est donc conseillé de s'affranchir de ce premier constat, et d'aller bien au-delà d'une simple écoute, vous ne le regretterez pas !
En revanche, petit bémol concernant les sonorités un peu sèches de la batterie, avec peut-être un léger abus de caisse claire, ainsi que pour certains passages qui, sur la durée de l'album, finissent par présenter un petit manque de cohérence avec la thématique générale.
Malgré ces quelques remarques, The Finnishing Touch se présente comme une nouvelle réussite de la part d'Erik de Beer et de son équipe, la transition musicale vers un style musical moins convenu et peut-être plus compliqué à assimiler que précédemment étant une prise de risque pouvant potentiellement dérouter quelque peu les habitués du progressif symphonique des Néerlandais. Néanmoins, au bout de quelques écoutes, les repères se mettent en place et offrent une nouvelle fois beaucoup de plaisir à celui qui aura eu la bonne idée et la patience de ne pas jeter cette galette après une audition distraite.