Combo espagnol en droite provenance de Burgos, Mistweaver arpente les scènes ibériques depuis 1997. Après trois albums sortis entre 2001et 2005, le combo a connu différents problèmes, tant de line-up que de label, et revient sur le devant de la scène en 2010, espérant enfin percer à l’international avec "Tales From The Grave". Comme le titre l’indique, cet opus peut se résumer en une sorte de Contes de la Crypte à la sauce métal, démarche alléchante sur le papier.
Et c’est sur une énième introduction instrumentale acoustique aux relents symphoniques que les Espagnols ouvrent le premier chapitre de cet album, avant d'entrer dans le vif du sujet avec "Sons Of Darkness" qui constitue la véritable entrée en matière de "Tales From The Grave". Dans le style fourre-tout death mélodique épique, Mistweaver alterne parties oppressantes death et accalmies inquiétantes : une recette éprouvée que les Espagnols exécutent de bien belle façon, même si la production nous ramène quinze années en arrière… Effet de style censé entretenir l’aspect horrifique du concept ? Toujours est-il que Mistweaver poursuit la narration de ses contes avec "Into The Realms Of Dead" aux claviers plus omniprésents que jamais, histoire d’entretenir l’atmosphère sombre et effrayante propre aux contes d’horreur.
A cet égard, si l’une des caractéristiques des contes en général est d’enchaîner de brèves histoires aussi différentes les unes que les autres avec un seul point commun, ici l’outre-tombe, il n’en est rien en ce qui concerne les titres de "Tales From The Grave" qui s’enchaînent sans que l’auditeur ne perçoive la moindre évolution entre chaque titre. Si ce constat n’as pas trop d’incidence dans certains genres comme le mélodeath au sens strict aux titres concis dont le seul et unique (?) but avoué est de faire headbanger l’auditeur, il le devient pour un album se voulant épique. En effet, tout album d’un genre reconnu pour sa complexité trouve l'essentiel de son intérêt lorsque les plans se succédant se distinguent les uns des autres, or ce n’est que trop rarement le cas dans "Tales From The Grave".
Les riffs, breaks… se multiplient sans réelle variation avec comme principale conséquence fâcheuse de provoquer un ennui qui s’en va grandissant au fur et à mesure que les minutes s’égrènent. Pire, certains soli dissonants laissent une impression de fausseté ("The Pestilence")… L’addition de ces petits défauts font que l’écoute de ces contes devient rapidement fade ce qui est un comble pour un groupe officiant dans un style épique. Malgré tout, certains titres comme le thrashisant à souhait "Through The Gate Of Timeless Departure" ou l’intro folklorique de "Another Endless Night" à la "Moonlight Shadow" de Mike Oldifeld tirent leur épingle du jeu, ce qui reste malgré tout insuffisant pour donner un véritable intérêt aux longues, très longues (trop longues ?) 62 minutes qui constituent cet album.
Au final, si le concept initial était plus que louable, la musique n’en tient pas toutes les promesses. Et si le contenu de "Tales From The Grave" n’est pas aussi affreux que la pochette (fort heureusement), il se noie malgré tout au fur et à mesure que les minutes s’égrènent dans l’océan des musiques aussi vite oubliées qu’elles ont été consommées.