C’est deux ans pratiquement jour pour jour après la sortie de Sagas que les allemands d’Equilibrium proposent leur troisième album studio. Depuis cet excellent opus, acclamé à la fois par les fans et les médias, le groupe a une fois de plus vu son line-up évoluer avec le départ batteur Manu Di Camillo, remplacé par Tuval Refaeli, et aussi et surtout celui du chanteur depuis les débuts, Helge Stang.
Suite logique de Sagas, on retrouve dans Rekreatur le très bon équilibre entre folk, pagan et métal, à la fois proche des canons du genre mais avec le petit truc en plus qui fait toute la différence. Equilibrium a en effet toujours eu ce don de la mélodie qui fait mouche, du riff assez heavy qui se distingue. Le groupe a eu en plus la bonne idée de raccourcir un peu son disque, ne proposant que 9 titres pour juste une heure de musique, s’assurant ainsi de ne pas lasser.
L’album commence très fort avec un excellent enchainement, In Heiligen Hallen puis Der Ewige Sieg, deux très bons titres à la fois entrainants et puissants. On appréciera particulièrement le petit aspect heavy de la deuxième, bien mêlé au chant guttural et aux intonations folk. S’ensuit la peut être moins festive mais très efficace « Verbrannte Erde » avec son ton viking métal du meilleur effet dont le chant très grave fait toute la différence. Ce titre n’est pas très loin d’un Amon Amarth ou d’un Ex Deo pour les aspects musicaux épiques et guerriers.
Chaque titre suivant apporte son lot de bonnes choses. Die Affeninsel offre de belles parties de claviers donnant un aspect très folk et un ton général ultra rapide, Wenn Erdreich Bricht propose un chant doublé, entre guttural et plus aigu, mais avec une petite mélodie de claviers toute douce très bien trouvée et rafraichissante et Aus Ferner Zeit, sur plus de 9 minutes, mêle toutes les influences de la formation, entre métal épique, folk, parties plus black et atmosphères de musique de film. Ce titre qui comporte de très bons soli purement heavy métal. s’offre en outre le luxe de faire intervenir un chant féminin sur un break purement viking métal.
Mais la description de cet album ne serait pas complète si l’on ne parlait pas du titre le plus marquant de l’album qu’est le gigantesque instrumental final, Kurzes Epos. Renvoyant directement à Mana, composition qui clôturait en beauté Sagas, Equilibrum nous prouve ici sur plus de 13 minutes qu’il maîtrise à merveille le genre avec des passages tour à tour épiques, folk, acoustiques et toujours très mélodique.
Rekreatur est donc un album de grande qualité, loin au dessus de la mêlée d’un genre qui peine à se renouveler. Ainsi malgré son changement de chanteur, Equilibrium confirme son potentiel et dispose de toutes les cartes en main pour devenir un des leaders de la scène pagan métal.