Malgré un nom de groupe aux consonances asiatiques ainsi qu’une pochette pour le moins équivoque, les petits gars de Shaolin Death Squad nous viennent tout droit des Etats-Unis, et plus précisément d’Austin au Texas ! Et si leur propre définition de leur musique sur leur myspace, à savoir de la pop chinoise alternative, porte également à confusion afin d’induire les auditeurs en erreur, il ne faut pas se leurrer, car c’est bien de Métal Prog’ dont il s’agit là !
"Five Deadly Venoms" est le troisième album de Shaolin Death Squad, et autant dire qu’il s’agit de quelque chose d’à la fois original et savoureux. Alliant des morceaux très Métal voire Thrash Metal ("Lizard"), à d'autres ballades mélodieuses ("Farewell"), en passant par des morceaux plus progressifs avec cette dose de folie musicale caractérisant le groupe ("Scorpion", "Toad" ou encore "Let Us Welcome The Actors"), cet album se trouve être riche et varié. Mais s’il faut bien retenir une chose de "Five Deadly Venoms", c’est cette fougue et cette puissance propre à chaque musique, avec des riffs aux guitares saturées donnant le ton, le tout soutenu par une ambiance mise en place par des claviers efficaces, ainsi qu’une batterie rentre-dedans. Est à noter également ce chant parfaitement interprété par ‘The White Swan’ avec une voix à la fois puissante et claire, au timbre allant parfois rappeler celui d’un certain Devin Townsend ("Snake")…
Ainsi, pour exemple, nous ferons allusion à "Centipede" aux allures très Métal Prog’ façon 80’s avant un interlude haut en couleurs marqué par de doux soli mélodiques ; à l’ambiance townsendienne de "Snake" avec cette avalanche d’accords à la guitare saturée soutenus par ces claviers à l’atmosphère planante ; au contraste surprenant entre la mélodie et la tendresse de certains passages de "Lizard" avec d’autres complètement explosifs voire Thrash Métal ; à la lente progression à la fois mélodieuse et saisissante de "Toad" allant déboucher sur un interlude explosif où le riff de guitare allié à des roulements de percussions frénétiques impressionne ; à l’instrumental drôle et décalée "Mischief And Epiphany" avec son duo clavier/notes de guitares au son et aux aspects comiques ; à "Let Us Welcome The Actors" et son couplet lent et progressif évoluant vers un refrain dynamique où des guitares saturées s’en donnent à cœur joie, soutenues par une symphonie de claviers ; ou encore à la douce ballade "Farewell" et son refrain classique mais efficace.
Bref, c’est bien tout l’album qui mérite une description détaillée, ou plutôt une écoute détaillée afin de pouvoir en saisir toutes les subtilités, notamment du fait de ce côté atypique à l’immense richesse qui donne tout ce charme à Shaolin Death Squad. Un "Five Deadly Venoms" à se mettre sous la dent donc pour tous les aficionados de Métal Progressif puissant et déjanté !