Entouré de quelques pointures du genre, et avec le renfort d'invités aux noms prestigieux (Daniel Flores ou encore Vitalij Kuprij pour ne citer qu'eux), Marko Pavic nous propose en 2005 son premier album, Taste Some Liberty.
Aussi légère qu'une légion romaine traversant les Alpes à dos d'éléphant, la musique de Pavic marque son territoire dès les premières notes de Restless Soul : guitares tranchantes, section rythmique mécanique en béton, le tout au service de mélodies rapidement mémorisables, chantées par Cris Catena dont le timbre aigu colle à merveille à ce genre musical. Les soli de guitare interprétés par le maître à bord viennent bien entendu couronner chaque plage, cette systématisation confinant parfois à la caricature. Entre AOR et hard-rock, l'auditeur se trouve ainsi baladé d'une plage à l'autre, sans réelle surprise dans un premier temps, avant que notre ami serbe ne vienne prendre quelques risques avec les canons du genre.
C'est tout d'abord la sympathique ballade Once, aux faux-airs de Scorpions qui va venir calmer le jeu, imitée un peu plus tard par un Sail With Me un cran en dessous. C'est également la reprise musclée de Logical Song de Supertramp, que l'on oubliera plus que rapidement.
Mais c'est surtout lorsque notre homme s'oriente vers Deep Purple que son propos prend tout son intérêt : Death Alley Driver ou encore Convicted et ses faux airs de Fireball amènent comme un vent frais dans la suite de plages qui jusqu'alors finissaient par se ressembler les unes les autres.
On regrettera ainsi que les claviers vintage façon Jon Lord ne soient pas plus présents tout au long de l'album, leur coloration si singulière apportant un contraste étonnant par rapport au reste de l'instrumentation.
Vous l'aurez compris, cet album ne sort que peu souvent du lot des productions du même genre, et malgré le talent des différents intervenants, les chemins par trop stéréotypés empruntés par notre artiste ne lui permettent pas de se distinguer de la masse des groupes du même style. Cet album, bien que sympathique, n'aura donc que peu de chance de tenir bien longtemps sur la durée.
Pourtant, les quelques sorties de piste proposées de-ci de-là devraient titiller quelque peu l'imagination de Marko Pavic, à condition toutefois qu'il le désire.