Un bien bel objet que l’édition limitée de ce « Aina » dont le package ne manquera pas de vous interpeller. Contenant un double CD plus un DVD additionnel et un superbe livret d’une trentaine de pages, « Days Of Rising Doom » se voit sous-titré d’un « The Metal Opera » qui ne passera pas inaperçu par les amateurs du genre.
Les moyens employés pour réaliser cet album sont impressionnant : un orchestre, un chœur de petits chanteurs à la croix de bois et des invités, chanteurs et musiciens, par dizaines. En vrac vous retrouverez Glenn Hughes (Deep Purple), Candice Night, Marko Hietala (Nightwish), Michael Kiske (ex-Helloween), Andre Matos (Shaman), Jens Johansson (Stratovarius), Damian Wilson, Simone Simons (Epica), etc. Quantité ne signifiant pas qualité, il était néanmoins logique d’attendre quelque chose d’exceptionnel.
Aucune réelle surprise ne viendra du contenu du premier CD qui, pour les fans « d’Avantasia » et autres formations officiant dans le même genre, reste certes de très bonne facture mais sans innovation majeure. Les titres tournent donc généralement autour d’un métal mélodique direct, double grosse caisse-caisse claire et riffs rapides, des chœurs, un chant principal plus ou moins aiguë et surtout forcé.
Coupant avec cet aspect brut, quelques ballades plus symphoniques et teintées de folklores de différentes régions (Asie, Italie) permettent de souffler et même de s’étonner devant leur efficacité.
Coté fioritures on retrouve quelques chœurs enfantins, de rares chants soprano et une ou deux pistes aux inspirations plus hard-rock que métal.
Opéra métal oblige, les instruments classiques (Cordes, etc.) en arrière plan donnent de la voix mais restent trop souvent en retrait pour véritablement s’imposer. Dans les pistes les plus vives, elles se contentent donc d’accompagner. Heureusement, certaines parties plus propices aux développements de schémas orchestraux cohabitent avec le coté métal et s’intègrent parfaitement aux mélodies.
Le second CD ne présenterait qu’un intérêt très limité, puisqu’il contient des versions différentes de pistes déjà entendues dans le premier et des démos, si la première piste n’existait pas. Entièrement instrumentale, elle reprend les thèmes apparaissant dans le premier volume. Rien d’extraordinaire si ce n’est que seul l’orchestre joue. Ce qui donne un titre symphonique, entre musique classique et musique de film, ayant une forte valeur ajoutée.
Un mot sur le DVD qui, sans être inoubliable, contient des bonus interessants. Vous retrouverez un documentaire sur le "making of", un clip 3D qui n'est pas de toute première fraicheur et une option pratique : l'écoute du titre musical tout en lisant l'histoire.
N’appréciant généralement pas ce mélange des genres, « Aina » m'est apparu comme un album bourré de qualités. Ainsi, bien que les pistes mélodiques ne m’ont pas parues exceptionnelles et ce, malgré l’ajout d’instruments classiques, les morceaux moins incisifs et le titre instrumental m’ont laissé sur un très bon sentiment général. Les amateurs de ce genre devraient sans nul doute en tomber éperdument amoureux. Les autres peuvent s’y essayer.