Avant dernier volet de la saga “The Armory Wars”, ce nouvel opus intitulé « Good Apollo I’m Burning Star IV : Volume One From Fear Through The Eyes Of Madness » est le premier album du groupe publié à grande échelle par une maison de disque plus ambitieuse. Coheed And Cambria, c’est le nom d’un frère et d’une sœur évoluant dans un monde de fiction torturé dont l’histoire commence en 2002 avec « The Second Stage Turbine Blade » (autoproduit) et en 2003 avec « In Keeping Secrets Of Silent Earth : 3 » (signé chez Equal Vision), deux albums peu distribués.
Leur géniteur, Claudio Sanchez décide de passer à la vitesse supérieure avec cette nouvelle production. Ce quatrième et dernier volet sera donc composé de deux albums (le second sera le « No World for Tomorrow » de 2007). Pour conclure cette saga, et en toute logique, Coheed And Cambria sort en 2010 « Year Of The Black Rainbow », le fameux premier volet manquant. Maintenant la saga mise dans l'ordre, attardons nous sur l'opus qui a propulsé C&C dans les hautes sphères du Hard Rock Progressif.
Dôté d’une intro symphonique des plus tragiques et digne des plus grands moments de Cinéma (et je pèse mes mots), couplée à une courte ballade acoustique qui familiarise avec la voix particulière du chanteur (un Daffy Duck sous Helium) l’album ne tarde pas à monter en régime. Se succèdent alors des morceaux aux rythmiques flamboyantes, entremêlant Rock, Hard 80’s et Pop musclée, truffées de refrains et gimmicks très accrocheurs et émaillés de soli bourrés de feeling très Classic rock.
Le single « Welcome Home » est un gros titre au riff Ledzepesque et à la voix oppressante, appuyé de cordes et de choeurs tragiques. La suite nous éblouie de mélodies instrumentales et vocales rapidement mémorisables (Claudio Sanchez est impressionnant tant dans un registre doux que rageur) dont on fredonne les refrains à tue tête. Les meilleurs exemples sont les imparables « Ten Speed » et « Apollo I ». « Wake Up » est une ballade à fleur de peau aux paroles boulversantes (I’ll Do Anything For You, Kill Anyone For You) et “Once Upon Your Dead Body” et “The Lying…” dévoilent un côté Pop renforcé d’une dynamique Punk très bien digérée et garnie de chœurs féminin.
« The Willing Well », qui clôture cette première partie, réinvente la suite épique à tiroirs. Ici, pas de remplissage à outrance : un premier titre assez simple et surprenant dans ce contexte suivi d’un swing bien maitrisé et dansant (joussif), d’une piqure de rappel avec la superbe mélodie d’ « Apollo II » et un authentique Blues/Rock final gavés de superbes soli de guitares mêlé à des accents Floydiens (en écoute ici).
Avec cet album, sans doute le meilleur de la saga, Coheed And Cambria balance une grosse claque dans le monde du Rock Prog en le propulsant dans le XXIème siècle. Entre envolées lumineuses et oppression tragique, cet album au titre à la longueur impressionnante et à l’artwork sublime est tout simplement indispensable.