Trois ans après "Tales & Dreams" accueilli les bras ouverts par une presse enthousiaste découvrant le magnétisme et la délicatesse de Kwoon, le combo français revient avec sa deuxième rêverie post-rock. Toujours très attaché à son univers fantastique qui lui est propre, il fait chanter les fleurs avec cette même grâce qu'une formation telle que Sigur Ros peut véhiculer.
Les Parisiens ont pris de l’âge mais au final rien n’a véritablement changé, la formation se cherchant encore au milieu de mélodies intimistes aux envolées parfois plus valeureuses. Les images chimériques apparaissent identiques à celles de leur précédent essai, flottant calmement dans la tête, onirisme apaisant et d’un rare esthétisme.
Avec Kwoon, tout paraît si simple que cela en est presque déconcertant. Quelques notes de guitares drapées d’une nappe de clavier, et émerge "Back From The Deep" à la sérénité cristalline. De son côté, le jeune Sandy, tête pensante de ce collège d’artistes, en posant ses paroles très parsemées et susurrées, parfois accompagné d’une délicieuse voix féminine ("Labyrinth Of Wrinch"), assoit définitivement dans un format minimaliste ce conte en dix chapitres.
Un certain lyrisme plus éclatant parvient, de temps à autre, à imposer sa vigueur ("Ouverture", "Schizophreni"), enfonçant progressivement le clou de l’émotion. "Ayron Norya" n’est d’ailleurs pas sans rappeler Godspeed You ! Black Emperor où la répétition du thème avec de plus en plus d’exaltation emmène l’auditeur vers une béatitude à la limite de l’emphase. Enfin, avec un sens de la cinématographie bien maîtrisée, la dernière scène "Finale" est axée sur le paysage sonore d’un homme semblant affronter une tempête de sable qui finalement l’engloutit comme un ogre monstrueux. Etrange contraste de cette hostilité avec la volupté du reste de l’album.
Dans tous les cas, ce second volet ne modifie à aucun moment les codes rencontrés sur "Tales & Dreams". Il en possède aussi la beauté toute nébuleuse. Kwoon est assurément un des ténors du genre post-rock au sein de la scène française. Espérons qu’il gagne rapidement grâce à "When The Flowers Were Singing… " la même reconnaissance que ses homologues plus médiatisés.