A l’aube de ses cinq années d’existence, temps passé à chercher une direction musicale claire, Oceansize, nom de scène choisi en hommage au titre 'Ocean Size' tiré de "Nothing's Shocking" de Jane’s Addiction, une de ses influences majeures, sort "Effloresce", son premier album. Il est toujours impressionnant de constater à quel point une formation peut dès ses débuts affirmer une personnalité qui fera son succès, ne serait-ce que d’estime. C’est peut-être grâce à un nombre important d’influences laissant une trace dans l’imaginaire du groupe que provient paradoxalement cette particularité avec notamment Cardiacs, Tool, Pink Floyd ou Radiohead.
Oceansize est passé maitre pour fusionner les ambiances éthérées et la puissance débridée, tout en baignant l'ensemble dans une nervosité quasi permanente. Le mur des trois guitares et leurs pédales d'effets y sont clairement pour quelque chose. Pourtant comparé à leurs productions suivantes, "Effloresce" apparait moins délirante, moins avant-gardiste même (à l'exception peut être de 'Massive Bereavement' et 'You Wish').
Déjà produite à l’époque par Chris Sheldon (Therapy?, Foo Fighters, Biffy Clyro,…), ce premier opus est un condensé d’ingéniosité laissant apparaître un goût prononcé pour les styles transversaux. Difficile de ne pas tomber en extase face à la force de conviction de 'I Am The Morning' ou de 'Amputee'. D'un autre côté, il y a le flegme de 'Long Forgotten' et ses cordes ou encore le Trip Hop 'One Day All This Could be Yours'.
Avec des titres dépassant en moyenne largement les six minutes, Oceansize présente déjà toutes les caractéristiques d'un groupe hors norme. Superbe création, "Effloresce" n'est pourtant qu'une ébauche de ce que sera leur chef d'œuvre, "Everyone Into Position", album qui suivra deux années plus tard.