Encore un groupe de metal avec une chanteuse ? Et dire que le milieu metal était si macho il y a encore quelques années… Comme quoi, certaines choses évoluent parfois positivement. Bon, le problème est que les groupes clones de Nightwish ou Within Temptation poussent désormais comme des champignons.
Magica s'inscrit pourtant dans une lignée un peu différente… On peut parler de power metal mélodique avec claviers et la chanteuse n'est pas une chanteuse d'opéra. Magica ne fait pas dans les grands développements, aucun morceau n'atteint les 5 minutes, ce qui n'empêche pas quelques changements de rythme, mais pas trop.
On commence très speed avec l'accrocheur "Anywhere but home"… Bon refrain en tonalité mineure, assez épique… La section rythmique et le guitariste mettent la pédale à fond derrière. Bref, ça décoiffe. Après ça, il aurait été dommage de faire la même chose… Le groupe ralentit ainsi un peu le tempo avec une courte intro aux synthés et un "Tonight" sensiblement plus lent...
La suite compte essentiellement des morceaux rapides dans lequels les clichés à la double grosse caisse ne manquent pas. "Wait for me", au refrain encore une fois bien accrocheur, offre un léger répit de par son accessibilité mais il est bien seul trop seul dans ce déferlement de rythmiques speed. Il est ainsi probable qu'au 10ème titre démarrant sur un gros riff de guitare au son un peu creux et avec sa partie de batterie hachée et brutale, certains auront envie de s'arrêter… D'autant que le style s'apparente alors plus à du Blind Guardian, mais en moins bien et avec un peu de "grunt" en plus ! Le dernier titre propose certes un passage plus calme avec juste un piano cristallin et le chant mais il ne dure même pas 2 minutes.
Côté prouesses techniques, le guitariste et membre fondateur Bogdan Costea est correct mais sans plus. On n'en demande pas tant d'ailleurs mais quelques parties instrumentales consistantes avec des soli mélodiques et bien construits font toujours plaisir et ce n'est pas spécialement ce que l'on trouve ici. Ana Mladinovici possède une voix claire au registre relativement convenable mais son chant, souvent guttural, ne me paraît pas toujours très bien placé et assez monocorde à la longue. Les parties aigues sont même un peu douloureuses. Quant à la production légèrement confuse, elle n'arrange pas les choses. Certes, le groupe a l'ambition de produire des arrangements quelque peu sophistiqués, et c'est tout à son honneur, mais cela rend le mixage plus délicat et celui de cet album est perfectible. La basse et les claviers sont trop souvent en retrait, les guitares sont très agressives mais manquent parfois un peu de consistance et les chœurs ne sont pas toujours parfaitement ajustés au chant.
Bref, arrivé à son 5ème album, Magica nous offre quelques bons morceaux ainsi que des refrains accrocheurs mais dans un genre qui compte tellement de représentants on a tout simplement entendu mieux.