“Ca c’est de la musique !” Cette jolie phrase, exclamée par le grand mélomane Mr.Blue lors de l’écoute de « The Wall » un vieux soir de beuverie (mais de clarté cognitive) sied très bien, de part son rapport au Floyd et son éloquence, à la présente oeuvre ! C’est en 2002, après ses Tributes à Metallica et Queen, que Bob Kulick s’attaque à ce qui restera à ce jour son meilleur « All Star Line-Up » et sans aucun doute le meilleur Tribute sur le marché, dédié à Pink Floyd
Attention, nous ne parlons pas ici de Tribute bon marché balancé par une maison de disque avide de pognon, mais bien d’un véritable hommage. Dans ce casting de rêve et entre autres : Billy Sherwood (également co-producteur), Vinnie Colaiuta, Edgar Winter au Sax sur « Money », Doug Pinnick, Robben Ford, Glenn Hughes, Dweezil Zappa, Jeff Scott Soto ou encore Steve Lukather... Cette équipe de choc revisite avec une Maestria Flamboyante les plus belles pièces du Floyd tout en évitant le piège de la copie conforme, volant parfois même de façon effrontée, la vedette aux originaux ! C’est dire !
A tout seigneur tout honneur, commençons par les titres issus de The Wall de 1981. Le morceau d’ouverture diffère de l’original car dès le second couplet, Fee Waybill y greffe les paroles d’ « Another Brick in The Wall Part 3 ». Rien que pour cela, et la rythmique magique Bissonette/Porcaro, le titre vaut le détour. « Confortably Numb » est repris par Yes au (presque) grand complet pour un résultat bouleversant. Même si le solo y perd un peu en verve, le travail des chœurs et aussi de la nouvelle mélodie de guitare qui se greffe en second plan, sublime le morceau. Ce titre justifie l’achat de l’album à lui seul. « Young Lust » quant à lui semble, et cela tombe presque sous le sens à l’écoute, avoir été composé pour Glenn Hughes.
De Wish You Were Here, on retrouve « Welcome To the Machine » porté par un Doug Pinnick très convaincant et le dieu du clavier Sherinian. « Shine On Your Crazy Diamond » est l’autre grande réussite du CD de par la présence de Steve Lukather, qui s’approprie le titre avec brio. « Have A Cigar » (Kimball/ Bob et Bruce Kulick/ Mike Porcaro/Greg Bissonette), plus groovy que l’originale est une autre perle.
Si malheureusement on ne trouve aucun titre de Meddle ni d’Animals, la dernière poignée de compositions est issue du Dark Side Of The Moon : Un « Us and Them » version Soto, « Any Color You Like » porté par la guitare bluesy du très grand Robben Ford et les claviers de Steve Porcaro, et un « Breath In The Air » final tout en finesse.
Que des coups de génie dans ces 11 reprises ! « Pigs And Pyramids » mérite bien mieux qu’une simple place au côté de votre collection de Pink Floyd. Il constitue de façon magistrale, une oeuvre à part entière à écouter en boucle, pour le grand bonheur des métalleux comme des progueux. Prosit !