Deux ans après son très bel hommage à Pink Floyd, Bob Kulick s’attaque, en compagnie ce coup-ci de Brett Chassen, à un autre monstre du genre : La vierge de fer. Gratifié d’une pochette signée Derek Riggs himself (le papa d’Eddie), "Number From The Beast" regroupe exclusivement des musiciens issues des sphères Hard Rock et Metal, qu’ils soient de la première ou de la nouvelle génération.
Par contre, si les premiers essais de Kulick en mode Tribute révélaient un réel investissement des musiciens invités, ce nouvel opus se veut bien plus inégal, et moins innovant. Parmi les déceptions, citons dans le désordre et en trois chevaux un "Flight Of Icarus" joué par les musiciens de Dio mais gâché par un Tim Owens dans la démesure (Owens qui chante du Dickinson en singeant Dio, ça plombe !), "The Trooper" sauce Motörhead dont le chant impromptu d’un Lemmy qui semble ici découvrir les paroles en est presque comique, et oh malheur, un "Wrathchild" qui, bien que dopé aux amphêts par une formation hybride entre Anthrax et Testament (Alex Skolnick à la gratte, tout de même), se trouve massacré par un Paul Di’Anno qui en fait des caisses dès la première ligne de chant. Du coup, arrivé au refrain, on a juste envie de l’abattre ! Quel dommage ! Un comble pour l’interprète original de la chanson !
En dehors des titres moyens issus de "Seventh Son Of A Seventh Son", dans lesquels Paul Gilbert, Bruce Kulick, Marco Mendoza et Aynsley Dunbar eux-mêmes se font discrets, nous trouvons de vrais bons moments, de ceux qui justifient l’achat de la galette. A commencer par "Run To The Hills" qui ouvre la messe sous la guitare unique de Michael Schenker et se voit boosté par une rythmique exceptionnelle (Brian Tichy/Tony Franklin), alors que "Wasted Years" est porté à bout de bras par un Dee Snider vraiment impliqué. Dans la catégorie Petits Musclés, nous trouvons "The Wicker Man" sauce John Bush et Scott Ian, et "Fear Of The Dark", qui dévoile une toute autre couleur (Steve Harris doit en avoir des frissons) sous le chant Death de Chuck Billy. On regrette presque que Craig Goldy rende le titre si propre.
Pour terminer, les derniers grands moments de cet album sont issus de "Powerslave". "2 Minutes To Midnight" est chantée par un Joe Lynn Turner tout en nerf, accompagné par Ritchie Kotzen, Bob Kulick et Chris Slade, et "Aces High", le titre le plus osé de la liste, devient un délire Metal Prog’ grâce à la basse énorme et versatile de Billy Sheehan et les riffs torturés et décalés d’un Nuno Bettencourt en grande forme. Même Vinnie Appice nous rappelle son talent par une frappe peu conformiste.
Au final, ce "Salute" à Maiden reste malgré quelques déconvenues, d’un niveau bien plus élevé que la majorité des pseudos Tributes dédiés à ce combo et vomis de par le monde dans tout les sous genres musicaux (Heavy, Death, Glam, Classique, Breton et j’en passe). Un cadeau sympa pour les fans. Up the Irons !