Formé en 2004, tournant régulièrement entre le Nord et Paris depuis plusieurs années, Moleskin est un groupe présenté comme la fille de Pink Floyd et Led Zeppelin, jouant un rock énervé, un accélérateur de particules et d’envies. De deux choses l’une, soit le gars qui a écrit ce texte l’a balancé sur un mauvais site, faisant une bonne pub à un autre groupe, soit il est sourd !
Car si musicalement ça joue plutôt bien, si s’expriment de belles guitares (« You Can’t Tell Anyone » ou un moderne et garni de samples parlés « Battered Nation »), une gratte sifflante et lourde de « A Sight For Sore Eyes », de bonnes lignes de basse (le côté fuzzy de « Unclear »), le jeu de batterie manque de force et sa prise de son est limite. Mais c’est surtout dans le chant de Julien Babin que se trouve toute la délicatesse du sujet.
Ce dernier n’est pas anglophone pour deux sous, l’accent coince souvent et surtout, il fait régulièrement peine à entendre. Les bons riffs de « Back To Ashes » n’y font rien, dès qu’il chante, le fil semble perdu ! Heureusement, la voix trafiquée sur le second titre permet l’écoute complète avec un certain plaisir, plongé dans un Hard Rock Up Tempo à l’ancienne. Sur la ballade « Just A Few Second », c’est le registre vocal tout en douceur qui sauve la mise et permet d’apprécier également une orchestration plus fine et ses passages de violoncelle ajoutant indéniablement à l’ensemble. Enfin l’instrumental final, avec son côté acousticofolk et ses percussions bien senties est sympathique également mais il est impossible de comparer la qualité et l’inventivité des compositions avec le dixième de celles d’un Floyd ou d’un Led Zep. Dans l’esprit, Moleskin est même très loin du premier.
Vraiment, le plus dommage dans ce « Voluntary Inventory », c’est définitivement le chant approximatif et nageant entre les notes ! Sur un « 3 Words » introduit par une mélodie légère « à la cowboy », se perd tout le plaisir d’écoute ! Et ces montées dans les aigus incongrues sur « You Can’t Tell Anyone » donnent des envies de meurtre ! Avec toute la bonne volonté du monde, il m’a été difficile d’aller jusqu’au bout de l’album, grinçant des dents régulièrement. Copie à revoir donc...