Attention, légende ! Cet album mythique fait l'objet auprès de certains d'un véritable culte. Et pour cause : sorti de nulle part avec une pochette évocatrice de toute une époque, "Just a poke" est l'un des albums les plus symboliques des années "cheveux longs" dans leur face la plus authentique.
Au programme des festivités, deux morceaux de 25 mn, soit à l'origine un par face de vinyle (ce disque est d'ailleurs à savourer en vinyle plutôt qu'en CD, avec le bruit de l'aiguille et les imperfections qui rendent le son plus réel). Chacune des deux s'articule autour de deux guitares, une section rythmique, et un flûtiste-saxophoniste. De quoi obtenir un vrai son post-Hendrix, la guitare râpeuse en fond sonore, la flûte qui s'envole au-dessus des vapeurs, les solos qui se laissent porter...
Ceux qui ont vécu cette époque la retrouveront mieux que jamais, et ceux qui ne l'ont pas connu pourront partager l'expérience pour en transmettre l'héritage. "Baby night", c'est le gros son planant comme on l'aime quand on est affalé sur le canapé, avec trois fois plus de copains que la pièce ne peut en contenir. "Silly Sally", c'est l'ambiance parfaite pour retrouver la fraternité. Les deux morceaux sont des fonds sonores parfaits, mais aussi des véritables remèdes à la mélancolie.
Les fans de prog' apprécieront le son riche et juteux des artistes seventies, le sens de l'impro, l'absence de limites, que l'on retrouve chez Pink Floyd et chez King Crimson à la même époque. "Just a poke", c'est un ovni dans le paysage musical, en même temps qu'une oeuvre à la croisée des chemins de tout le sens artistique des années 1967-1975. Tous ceux qui aiment cette époque trouveront dans cet album une liturgie sans nostalgie et une ambiance complète propre à la stimulation de l'esprit. Incontournable.