Trois ans après un premier album (The Inner Circle) défini par la critique comme manquant de maturité mais bourré d'idées prometteuses, Dante nous propose avec Saturnine un second opus qui pourrait amener le quatuor allemand à une reconnaissance de l'auditoire branché metal prog.
Une première écoute met en évidence les progrès des quatre Teutons, tant au niveau de la mise en place des instruments qu'au niveau de la qualité de l'enregistrement et du mixage. Oubliées les faiblesses de jeunesse, il ne reste plus qu'à déguster les sept compositions de Saturnine.
"All My Life", premier titre de ce nouvel opus annonce la couleur de belle façon ... Plus de 12 minutes de Metal Progressif contenant tous les ingrédients propres à réjouir les tympans des amateurs du genre. Un démarrage atmosphérique cède bien vite la place aux riffs acérés d'une guitare généreusement saturée. Un break piano et claviers (sonorité de violon) introduit un chant calme, un tantinet ballade, mais ce n'est que pour annoncer le retour de quelques déferlantes métalliques. Une introduction qui nous rappelle une époque pas si lointaine où Dream Theater fréquentait d'avantage les rives du prog et moins celle du Metal !
Après un "Drifting" qui délaisse la violence au profit de la mélancolie, Dante attaque dans le bois dur avec un "Last" où tout est musclé, jusqu'au chant qui tape dans le Hard bon teint. Jetez donc une oreille sur ce solo de claviers très Rudessien et vous serez fixés sur le modèle ... Ce clou Theateral est d'ailleurs enfoncé violemment avec "Never Return" et "Modal Acousma", les quatrième et sixième plages de l'album. Ceci nous amenant à la pièce finale au doux nom de "Vanessa". Mais ne vous y trompez pas, si ce prénom peut évoquer la douceur, la légèreté du papillon, cette Vanessa là est plus changeante, plus complexe, plus surprenante que toutes les femmes réunies. Pendant 19 minutes les mélodies enjôleuses se heurtent aux divagations des claviers, les riffs d'une guitare magmatique répondent aux breaks mélancolico-symphoniques. Du grand DT ... comme un album manquant entre Images And Words et Scenes From A Memory.
Si Dante se contentait d'être un clone de Dream Theater, je ne parierais pas un kopeck sur son avenir, mais ces cousins Germains du Théâtre onirique sont suffisamment éloignés du modèle pour avoir une coloration musicale personnelle qui, conjuguée à un art consommé de la mélodie, rend ce deuxième effort plus que recommandable.