Terra Nova n’est pas un groupe canadien (cherchez dans le dico où se situe Terre Neuve les enfants) et contrairement à ce que les sonorités du nom pourraient laisser penser, il n’est pas non plus un combo italien ni espagnol. Terra Nova est un groupe hollandais et, fait rare, qui officie dans le Hard Mélo tendance FM. Si vous pensez que TN est un nouveau venu, vous vous méprenez car les Bataves ont commis leur premier méfait en 1996, année ou « Livin’ It Up » a eu son petit succès en Europe, mais plus particulièrement chez nos amis japonais friands amateurs de musique de ce calibre.
Après une demi-douzaine d’albums et cinq années de silence, revoilà Terra Nova de nouveau aux affaires avec le line-up original aux manettes. Ancré dans l’esprit du FM des années 80 sur ses premiers essais, le groupe aura-t-il su évoluer vers des sonorités plus en phase avec les années 2000 bien que ce genre musical ne nous ait que rarement habitué à sortir de ses sentiers battus ? On peut en douter. En effet, les recettes qui gagnent, comme le veut l’adage, ne donnent pas envie d’en changer les ingrédients.
A l’écoute de "Come Alive", c’est une évidence, les traditions ont la peau dure. En effet, les synthés sonnent comme au bon vieux temps des années 80. Certes, parfois les Buggles ne sont pas loin, mais ne prenez pas peur, ça passe vraiment bien. Ne cherchez pas de soli furieux à rallonge, les guitares sont toujours présentes mais par petites touches et elles participent au scintillement des mélodies. Ces dernières sont hyper léchées, notamment sur « Here Come the Night » qui rappelle le « Is this Love » de Whitesnake, sur « Under Pressure » qui pourrait être un hit avec son entrée en matière façon ballade au piano et son démarrage inattendu et gouleyant, ou encore sur « My Own Way » et son refrain géant.
Terra Nova sait aussi appuyer sur le bouton Rock (écoutez « Do or Die » par exemple) et connait également parfaitement son petit manuel du « savoir pondre de belles ballades ». Vous pourrez vous délecter de deux perles du genre avec le magnifique « Those Eyes » et le très Journey « The Final Curtain ».
Amateurs de chœurs plein d’emphase, d’envolées mélodiques calibrées (c’est vrai sur tous les titres sans exception), de chant maîtrisé et de petites touches de guitares qui n’en mettent pas plein la vue mais savent se placer, foncez sur ce disque. Vous n’y trouverez ni riffs, ni martèlements de futs, ni poussées cataclysmiques du gosier et ça vous reposera. Et ne me dites pas que de temps à autre, ça ne fait pas du bien.