Des Suédois fans d’AOR typé Westcoast, figurez-vous que ça existe et tenez-vous bien, il y en a même qui savent en jouer ! Boutade que cette entrée en matière, camarades de jeux métalliques, mais reconnaissez tout de même que la patrie d’Alfred Nobel, d’Ingmar Bergman et de Bjorn Borg, mais surtout d’Yngwie Malmsteen, d’In Flames et de Bathory (vous sentez la montée en puissance ?), n’est pas férocement réputée pour naviguer dans cette sphère musicale plutôt paisible et confidentielle.
Mais les exceptions sont faites, vous connaissez l’adage, pour confirmer les règles et les incongruités sont souvent, dans le domaine musical, de bien sympathiques originalités. Alors permettez-nous de vous présenter un nouveau groupe qui sonne comme un combo de Rock californien parfaitement rodé mais qui n’en est pas un, ci-devant vos yeux déjà curieux: State Cows, "Vaches d’Etat". Oui, c'est vrai, ça ne sonne pas très Rock n’ Roll cette affaire, mais comme les garçons ont l’air d’assumer vu leur pochette plutôt délirante, nous ne ferons qu’en sourire si vous le permettez.
A l’écoute de cet album éponyme, il est dans un premier temps assez aisé de se dire que nos amis suédois ont dû user quelques parcelles de leurs tympans à se délecter des albums de Toto. En effet, le batteur, par exemple, s’inspire grandement du regretté Jeff Porcaro qui nous a quittés depuis 18 ans déjà. Similarité au niveau des fûts donc, mais pas seulement, la guitare groove, la basse ronfle, les claviers sont vintage au possible, les chœurs s’en donnent à cœur-joie et les cuivres nous prennent par la main à chaque morceau. Toto oui, mais pas tout à fait quand même. Explication: le groupe américain développe un esprit musical beaucoup plus violent que State Cows. Qualifier Toto de groupe violent, c’est peut être une première, mais, pour confirmer cette affirmation, sachez que nous possédons quelques arguments dans nos manches qui pourraient, sans coups férir, expliquer cette audace. En fait, il y en a onze, les onze morceaux de l’album des State Cows.
Car assurément, il convient d’avoir vraiment envie de beaucoup de douceur pour apprécier ce disque. Ressentir le besoin de se délecter, les pieds dans l’écume, d’un cocktail flamboyant devant un coucher de soleil qui ne l’est pas moins. Car c’est la cool attitude swinguante que nous propose ce groupe. Point de riffs, même pas des timides, mais des petits touchers de cordes, point de martèlement de fûts mais des caresses de peaux, et point de poussées du gosier mais du miel de cordes vocales. Rien que du fun, des cuivres à tout va et des guitares légères, légères…Quiétudes mélodiques, douceurs rythmiques, transporteuses mélopées, voilà le programme. Aucun titre ne sort de la mêlée, et s'il ne s'agit pas de mélasse, ils suivent tous la même ligne de conduite comme un seul homme.
Vous trouverez donc dans cet opus toutes les saveurs que propose la musique californienne, vous ne serez pas trompé sur la marchandise. Si vos états d’âme actuels vous amènent vers ces rivages suaves, n’hésitez pas à vous passer ce disque en boucle, vous y trouverez un idoine écho à votre tranquillité d’esprit.