Bienvenu au Cabo Wabo Cantina, l’antre mexicaine de Sammy Hagar, où « Alice COOPER », 20 ans après avoir sorti ce qui était jusqu’alors son seul album live officiel, « The Alice COOPER Show », nous donne rendez-vous pour l’enregistrement d’un témoignage de ses prestations scéniques. Et sans surprise, l’attente était amplement justifiée...
A quelques petites réserves prêt, nous avons en effet là un témoignage de grande qualité de ce dont est capable cet artiste assez exceptionnel qu’est Vincent FURNIER. La première de ces réserves réside dans la durée de cet album : à peine une heure de musique pour couronner plus de 30 ans de carrière, cela fait un peu léger, surtout lorsque cela inclus un inédit studio. A l’heure où les CD peuvent allègrement dépasser les 75 minutes, il y avait de quoi proposer 4 à 5 titres supplémentaires. La seconde réserve tient elle (non, pas à la pochette, quoique…), à la nature de ce témoignage. Nous n’avons pas droit à la capture d’une date de la tournée de 1997, mais à un montage effectué à partir de 2 concerts donnés spécialement dans cette optique, et qui donne un arrière goût de « Best Of » à ce disque. Cela se traduit par le fait que les titres sont souvent proposés dans des versions assez lisses, et manquent de ce fait singulièrement de cette classe et de cette dérision dont le chanteur sait si bien habiller ses compositions. A titre d’exemple, bien qu’irréprochables, les guitares se contentent d’assurer tranquillement, sans trop en faire. Ainsi le solo de « I’m Eighteen » est-il tout à fait passe par tout. On peut faire le même constat avec les claviers et les chœurs qui paraissent bien pâles.
Bon Nestor, tu as fini de geindre ? Car soyons honnêtes, « A Fistful Of Alice » est un très bon disque qui ravira la plupart des fans d’Alice COOPER. Le son est puissant et s’inscrit dans la lignée de ses albums récents, à savoir un Heavy Metal résolument moderne. Le track listing puise alternativement dans les grands classiques du groupe (la triplette d’ouverture « School's Out / Under My Wheels / I'm Eighteen » parle d’elle-même), et dans des titres moins évidents comme la triplette suivante, « Lost In America / Teenage Lament '74 / I Never Cry », qui renvoie aux années un peu plus obscures, et surtout moins Heavy, du bonhomme. Cette variété de styles permet de mettre en avant des titres comme « Poison » qui gagnent en efficacité, malgré des chœurs en carton-pâte ou bien un « Desperado » sur lequel Vincent FURNIER nous dévoile les différentes facettes de ses personnages.
Plusieurs invités sont présents sur ce disque à commencer par le maître des lieux, Samy HAGAR, qui se fend d’un accompagnement à la guitare sur une version puissante de « School’s Out ». On note également la présence bien plus marquante de SLASH sur plusieurs titres à partir de « Lost In America ». L’ex guitariste de GUN’ N’ ROSES apporte réellement sont empreinte avec son jeu de guitare très gras. Et enfin Rob ZOMBIE qui vient massacrer « Feed My Frankenstein » à cause d'une voix bien trop basique pour l’univers d’Alice COOPER. Le disque se termine sur « Is Anyone Home », un titre studio introduit par un speaker latino. Pas de quoi se relever la nuit avec ce morceau sur-produit, dont le style semble hésiter entre un Heavy moderne et un Pop Rock puissant.
Au final un album live très correct, bien que court, mais qui n’explore pas la folie artistique dont Alice COOPER est capable, pour se concentrer sur des versions assez convenues de ses grands classiques.