Amaran est un jeune groupe suédois « à chanteuse » et Pristine In Bondage est son deuxième album. Ceux qui pensent en rester là parce qu’ils en ont marre de tous ces groupes qui saturent le genre, ont tort. Et cela pour la simple raison que Amaran est foncièrement différent. Il n’a même rien à voir avec Within Temptation par exemple. Voilà, maintenant que c’est dit, venons-en à l’essentiel, c’est-à-dire la musique.
Amaran pratique un mélange très agréable de Heavy/Trash mélodique associé à la magnifique voix de Johanna DePierre qui vient « édulcorer » l’agressivité assénée par le reste du groupe. Elle rappelle un peu la voix de Gathering, agréable et mélodique mais jamais poussive.
Il est parfois bon d’avoir deux guitaristes quand on fait du métal. Même si ça peut paraître un peu cliché, l’alliance de rythmiques puissantes avec un jeu mélodique reste une des armes imparables du genre. Ronnie Blacklund et Kari Kainulainen se chargent de nous le rappeler en superposant leurs jeux : des riffs assassins, avec un sens de la complication qui ne renie pas un certain J.Loomis (Nevermore) et des solos dignes de...J.Loomis !!
Parlons-en justement des influences d’Amaran : on pense à Iron Maiden, Savatage, Testament (pour les passages rapides) et Nevermore. C’est cette dernière affiliation qui est la plus évidente, notamment dans cette manière de combiner une musique très agressive, des rythmiques mathématiques avec une voix mélodique et éthérée. Notons également la présence de chant death sur le morceau « 24 Pills » : Amaran n’en abuse pas et c’est une bonne chose.
Alors que certains groupes misent tout sur leur chanteuse et que d’autres s’aventurent dans le domaine glissant du symphonique, Amaran joue sur l’association de la noirceur absolue de sa musique avec le véritable rayon de soleil qu’est la voix de sa chanteuse.
Des riffs, des solos, des compositions solides et des refrains accrocheurs. Ce disque possède toutes les qualités nécessaires pour séduire un large public. Les fans de métal à chanteuse devraient l’écouter s’ils cherchent une musique plus agressive et les fans de groupes plus « violents » devraient eux aussi s’y intéresser pour voir comment des refrains accrocheurs et des mélodies bien senties peuvent faire la force d’une chanson.
S’il fallait absolument trouver un défaut à ce Pristine In Bondage, on pourrait dénoncer l’absence de morceau phare qui se démarque des autres, mais ce serait vraiment injuste, vu que tous les titres sont de très haute qualité. Les Nightwish et compagnie n’ont qu’à bien se tenir....