Longshanks est un trio qui fut bien plus nombreux dans son passé ayant près de 25 ans de présence sur la scène batave. Cette longue présence lui a permis de n’enfanter qu’un seul et unique album en 2010 avec ce « The Return Of Longshanks » qui à lui seul représente toute la difficulté et la douleur dans lesquelles le groupe évolue. Si depuis 1987 la fertilité du combo est bien réelle (se référer au site web pour plus d’écoutes), la reconnaissance du public n'a jusqu'à présent jamais été au rendez-vous.
La pièce maîtresse du groupe est le multi-intrumentiste André Kamer qui retrouve son compère vocaliste des années 80 Alex Van De Graaf. La dernière pièce du puzzle n’est autre que la compagne d’Alex, Bregje Kaasjager qui, elle aussi, officie aux chant. Alors, 2 chanteurs pour un instrumentiste talentueux cela doit sentir le produit bien léché ? Malheureusement non. Le travail des voix est tout simplement désastreux tant au niveau de la prise de son qu’à celui des vocalistes eux-mêmes. I Love The Road est tout simplement lessivé à froid par l'absence de qualité des intervenants.
Pourtant, certains titres sont proches de la réussite quand toute la troupe se met au diapason, In The Desert en est l’exemple même avec son style proche de Phideaux ou The Bath Song folk irlandais dans l’âme. Mais ce qui gêne le plus c’est le parcours en dents de scie proposé tout au long de ce disque. En fait, le groupe, surement avide de vouloir bien faire et de montrer sa capacité à évoluer dans plusieurs univers musicaux, multiplie les va et vient entre rock prog très 80’s, rock symphonique (In Dreams et son duo de voix très réussi) ou rock folk tendance Mostly Autumn des débuts mais en moins percutant.
Dommage... Le travail gigantesque mené par le leader n’est pas à la hauteur de la qualité des disques qui inondent le marché actuellement. A trop vouloir profiter de la possibilité que la technique procure de nos jours, le combo (qui a pourtant mis 2 ans à accoucher de son bébé) se fourvoie et gâche ses premières cartouches. Il est terrible de devoir tirer des conclusions aussi tranchantes (et j’avoue que cela me fait mal au cœur tant le groupe semble avoir bourlingué) mais la vérité est là. Un disque dans la moyenne qui manque de maturité et c’est bien désolant en pensant aux 25 ans d’errance que Longshanks a vécu.