L’histoire d’Angeline ressemble à s’y méprendre à un parcours du combattant, entre décès de leur chanteur en cours de carrière, succès difficile, atermoiements incessants et split de longue durée. Avec "Confessions", le combo suédois renaît en quelque sorte à l’âge où le Christ lui-même trépassait, avec la ferme intention cette fois-ci de ne pas louper le coche. Il faut dire que depuis plus de dix ans, le désormais quatuor était à l’état de sommeil forcé.
Malgré cette longue pause imposée, réveillé après plus d’une décennie, Angeline fait le choix de la continuité dans des styles qui ont fait le succès de formations telles que Bon Jovi, Thin Lizzy ou encore Queensrÿche. A ce titre, ça n’est pas sur une furieuse originalité que l’intérêt pour ces Suédois se portera. Par contre, la belle efficacité de la plupart des morceaux retiendra à elle seule l’attention, d’autant que la production de Jocke Nilsson lui-même relève parfaitement cette impression.
Forcément, Angeline développe son talent sur des formats AOR alliant mélodies accrocheuses et accords souverains. C’est bien dans ce domaine qu’ils se sentent le mieux. Parfois, des rythmes plus funky font intrusion ("Fuel To Your Fire", "Love & Affection"), colorant de leurs tons plus chauds un ensemble qui était déjà loin de laisser de marbre. Dans tous les cas, les musiciens forcent le respect par leur maîtrise, frontman compris, la justesse n’étant pas la moindre de leur qualité. En tête, le duo de guitares impose sa puissance électrique, à l’instar de "Rock Of Ages" sur lequel les riffs ne sont pas sans rappeler ceux de l’écolier Angus Young, ou bien "Part Of Evolution" lorgnant vers Motörhead. A l’opposé, la ballade romantique "Miracles" installe les Suédois dans un rôle de séducteurs du Grand Nord. Jocke Nilsson s’aventure alors dans un timbre plus grave, pas si éloigné finalement de celui d’Andy Kuntz.
Même si certains plans paraissent un peu faciles, à l’image de l’éponyme de l’album, "Confessions", morceau un peu trop formaté et au refrain moins ciselé que ses semblables, l’effet suscité reste celui d’un antiasthénique délivré sans ordonnance par Avenue Of Allies.
La résurrection d’Angeline, si elle n’est pas providentielle, est tout de même une agréable surprise car les bonhommes ont apparemment encore quelque chose d’intéressant à dire. Une bonne nouvelle qui sonne le glas, espérons-le, des tourments qu’ont connus les Suédois par le passé.