Le nom de Terry Brock ne vous est peut être pas étranger, mais si c’est le cas, sachez que cet homme est le chanteur de Giant depuis 2009 et a aussi annoncé récemment qu'il allait rejoindre Strangeways, le groupe AOR britannique avec lequel il s'est illustré à la fin des années 80, pour l'enregistrement d'un nouvel album. On retrouve également son nom sur Drastic Measures de Kansas, dans lequel il officie en tant que choriste, et sur les affiches de nombreuses tournées du Steve Morse Band. Pour finir, et cela nous mène tout droit à cet opus, il a collaboré avec le guitariste Mike Slamer, dans le groupe Seventh Key et sur Nowhere Land, le très bon album solo du guitariste sorti en 2006. Si vous avez aimé l’album de Slamer, vous adorerez celui-ci, car si le nom diffère, le propos reste identique.
Diamond Blue est un album très propre, au son parfait, développant de belles mélodies et un joli sens du riff. Mais jusque là, il s’aligne sur de nombreuses productions AOR, une sorte de pack de base pour tout musicien officiant dans ce genre. Rassurez-vous, l'album possède le truc en plus (la Magic Touch comme dirait Van Damme) qui en fera surement un album majeur de la rentrée.
Tout repose ici sur l’alchimie entre Terry et Mike. La voix du bonhomme est bien sûr sans faille, à la frontière entre le trop lisse et le faussement éraillée, ce qui lui donne d’entrée un feeling énorme, même dans le parlé ("It’s You" et son riff burné basé sur trois accords). Côté guitare, Slamer emporte l’album dans un genre Hard Rock Mélodique : Des titres bruts et directs, au tempo ne s’envolant jamais plus haut que celui d’un AC/DC moyen, sans enrobage et évitant les longueurs. La guitare siffle, gronde et les soli sont inspirés ("Diamond Blue", "Jessie’s Gone", "Too Young"). Ce fabuleux tandem guitare/voix rappelle à sa manière, dans un accord parfait, l’osmose Eddie Van Halen/ Sammy Hagar de la grande époque. Difficile alors de ne pas adhérer à ce Hard Rock Mélodique qui prouve une fois de plus que le genre, puisant dans le Rock actuel, parvient à redonner depuis quelques années une nouvelle couleur à sa musique.
"Diamond Blue" est un opener imparable au riff entre power chords résonants et passages plus secs à la Maiden, "No More Mr. Nice Guy" (qui n’est pas une reprise d’Alice Cooper) et "Too Young" sont deux brûlots costauds dotés de gros chœurs virils. On se rend vite compte ici que la guitare est bien plus que décorative et convenue. Véritable charpente, elle porte des titres comme le superbe "Jessie’s Gone", ou "Face In The Crowd", qui est, sans doute aucun, le plus beau diamant du coffret. Sur l'habillage Folk/Rock d’une guitare sèche, ce titre enlevé au refrain éblouissant est tout bonnement addictif. "Broken" débute par un gros riff très moderne et se développe en Slow Tempo garni d’arpèges. Une fois de plus porté par la guitare, il s’envole sur la fin dans une ambiance légèrement symphonique. Des trois ballades de l’album, la plus réussie est sans doute "Rain" qui rappelle par moment le "Candyman" de Lukather. Les deux autres, qui terminent l’album (une drôle de place !?) sont plus convenues. "Soldier Falls" qui fera bien fondre quelques cœurs, semble trop évidente avec son association clavier/piano et nous fera préférer l’intimiste "Face The Night", entre guitare acoustique et voix feutrée. Aucun titre n’est de trop ici, même le moyen "Why" et son riff à la Kingdom Of Desire de Toto.
Une valeur sûre pour les amateurs du genre, sans le moindre doute.