Sous ce nom aux intonations d’Europe du Sud se cache un super groupe essentiellement américain qui nous propose son premier album éponyme. Super groupe car composé du bassiste Marco Mendoza, qui a joué avec Whitesnake, Blue Murder et Ted Nugent, et du chanteur Franco-Hispano-américain Terry Ilous, chanteur de XYZ, et ayant collaboré avec nombre d’artistes connus, comme Peter Gabriel, Ozzy Osbourne ou Sting. Steve Saluto et Atma Anur, guitariste et batteur, ont eu aussi pas mal roulé leur bosse, avec Journey ou Ritchie Kotzen. Malgré ce bagage très hard rock, La Famiglia Superstar propose un rock parfois un peu hard mais surtout gorgé de soul music, de blues et même de jazz et de funk. Le tout est porté par la voix extraordinaire d’Ilous, son timbre très chaleureux et latino rappelant souvent Jeff Scott Soto pour sa capacité à varier les plaisirs. Il amène un charme fou à chaque titre, brillant d’une classe rare, parfait équilibre entre rock, soul et musique latine. De plus le jeu très groovy de Mendoza à la basse amène un aspect funk irrésistible un peu dans le style de Glenn Hugues.
Le résultat est un album très intéressant, varié et frais, qui risque certes de surprendre un peu les amateurs des groupes d’origine des membres, mais qui est d’une belle qualité et qui devrait plaire aux fans d’un genre qui cartonnait dans les années 70. De plus, nos hommes font preuve d’une belle dextérité, Saluto aux guitares se montrant d’un très bon niveau et agrémentant parfaitement les titres de riffs et de quelques soli qui font mouches.
Le disque présente 10 pistes pour une durée de 40 minutes et commence avec les titres les plus rock comme pour mieux amadouer l’auditeur rockeur, même si le groove est déjà présent. En effet, "Never Enough" est un titre sexy et funky, avec une ligne de basse très présente, un chant chaleureux mais bien mélangé avec un riff principal de guitare et un refrain bien rock. C’est aussi le cas de "Rain", bon mixe de groove et de hard rock mélodique. Groove grâce à la voix d’Ilous sur les couplets et la basse de Mendoza qui s’est fait plaisir sur ce disque, et hard rock par les guitares bien mises en avant, et le chant du refrain, pas loin d’un Bon Jovi.
Après ce démarrage assez puissant, on se laisse glisser doucement dans un univers plus soft, mélangeant groove et feeling de manière intelligente, sans brusquer et finalement, sans que l’on s’en rende complètement compte, on tombe sous le charme même sans forcément être amateur du genre. Car il y a de tout dans ce disque: des ballades langoureuses, comme l’acoustique "I Miss You", formidable moment musical plein de charme et d’émotion, ou "Closer", slow blues gorgé de feeling sur lequel Ilous s’en titre à merveille, ou encore "The Wind" qui est rehaussé par un chant en français qui lui donne un ton très attachant. Il faut dire que l’accent latino d’Ilous est assez irrésistible.
Et puis il y a ces titres purement funk et groove, comme "What We Gonna Do", parfait concentré de feeling, digne d’un Glenn Hugues en solo à ses meilleurs moments. Dans le même style, tout en nuance, nous noterons également "I Come Around" et son très bon solo, "Can You Tell Me", plus dansant et qui s’avère être un véritable tube en puissance avec son refrain plus rock mais toujours avec le même feeling soul que ne renierait pas Prince. Enfin, nous trouvons un excellent instrumental final, "Visions", sur lequel les musiciens s’en donnent à cœur joie, mélangeant toutes leurs influences avec talent. Il y a également une relecture d’un tube de Whitesnake, "Here I Go Again", titre très blues à l’origine qui se voit ici métamorphosé avec un aspect jazz, funk et latino, le tout par la grâce d’un chant divin, certes loin d’un David Coverdale mais tout aussi classe et élégant. Une belle réussite que cette reprise.
Ce premier jet éponyme est donc un moment de grâce musicale, varié, osé et éclectique en diable que nous conseillerons à tout amateur de musique au sens large du terme. La Famiglia Superstar s’est clairement fait plaisir avec ce disque et nous le fait partager. Souhaitons que ce projet continue sa route quelques temps encore tant il excelle dans le genre.