Nous avions laissé Harem Scarem avec “Hope” en 2008 notre petit cœur tout serré car cet opus concluait l’œuvre des enchanteurs canadiens. Et voilà que la joie inonde à nouveau notre organe pulseur en apprenant que l’émérite vocaliste de nos chers disparus fonde un nouveau groupe. First Signal débarque sur nos platines et, la bave aux lèvres, nous insérons l’objet dans notre lecteur après un coup d’éponge pour nettoyer tout ça. Alors ? Le phénix va-t-il renaître de ses cendres ou devrons-nous nous contenter d’un simple Icare qui consumera ses ailes sous les feux du soleil ?
Les groupes savent depuis belle lurette que le premier titre d’un album est primordial. First Signal ne fera pas exception. D’entrée, sur "This City", l’attaque de guitare de Michael Klein suivie de la voix magique d’Harry Hess vous promettent un festival de frissons. Dès la première minute d’écoute vous avez compris sur quelle galette vous êtes tombés. Et les promesses des prémisses seront tenues ! Il faut dire que, question compositeurs, les bougres n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère. Pensez donc, se sont retrouvés à plancher sur ces petits-fours mélodiques, rien de moins que les jumeaux Tom et James Martin qui bossèrent pour Ted Poley et House Of Lords, Erik Martensson et Robert Sall (deux des pierres angulaires de W.E.T. issus d’Eclipse et de Work Of Art), et Mark Baker, à qui House Of Lords doit beaucoup dans la réussite de son dernier album "Cartesian Dreams" chroniqué en ces pages.
Alors évidemment, pour apprécier First Signal il faut aimer Journey et Dreamland (les énormément mélodiques "This City" et "When You Believe"), Jeff Scott Soto (le groovy "Goodbye To The Good Time"), Tesla et Honeymoon Suite (le tranquille "Feels Like Love This Time"), Last Autumn’s Dream (l’impeccablement troussé "Yesterday’s Rain"), et forcément, Harem Scarem (sur tous les titres mais particulièrement sur le magnifique mid-tempo "When November Falls" et le pêchu "First Signal"). Vous allez dire qu’on a vu pire comme comparaisons et vous aurez raison !
Pour tomber sous le charme de First Signal, il convient également d’être amateur de guitares tout en touché, très présentes et très mélodiques, de ballades à épuiser une boite de Kleenex (l’excellentissime "Crazy"), de mélodies pour lesquelles on se demande en se grattant le crâne mais comment font-ils pour nous sortir de telles perles avec tout ce qui c’est déjà fait auparavant, de productions d’une pureté hallucinante, merci Monsieur Dennis Ward (qui, en bon homme-orchestre tient aussi la basse), et de gros tubes à ramasser à la pelle comme "This City", "When You Believe", "Part Of Me", "Crazy", "First Signal", "When November Falls", et "Yesterday’s Rain", soit sept titres sur onze, une paille (!).
Avec tout ça, si vous ne savez pas toujours si cet album mérite que vous vous y attardiez ou que vous passiez votre chemin, et bien c’est que vous êtes tombés sur notre site par erreur en cherchant une improbable recette de cuisine stambouliote pour un soir d’Halloween et que vous avez tapé Helloween à la place de la fête à la citrouille !
Conclusion rimée : du FM musclé de qualité en veux-tu en voilà, de ça First Signal vous gavera.