Le combo allemand Primal Fear voit le jour en 1997 sous l’impulsion de Ralf Scheepers. Ce dernier, pourtant bien installé chez Gamma Ray, choisit de quitter le groupe en 1994 pour tenter de devenir le chanteur de Judas Priest. Malgré des efforts de près de 2 ans, Scheepers essuie un refus. Loin de se laisser abattre, l'homme monte sa propre formation de Heavy Metal avec l’aide de Matt Sinner, le bassiste et chanteur du groupe qui porte son nom et qui est aussi très impliqué dans le label Nuclear Blast avec lequel Primal Fear va signer.
Pour ce premier album éponyme, Sinner emmène avec lui son guitariste et clavier Tom Naumann et son batteur Klaus Sperling. Très rapidement, Primal Fear se lance avec un premier album éponyme qui propose un Heavy Metal mélodique très inspiré de Judas Priest et porté par la voix à la fois mélodique et puissante de Ralf Scheepers.
L'album commence très fort avec 'Chainbreaker', un titre qui fait fortement penser à 'Painkiller', destiné à devenir un hymne en concert, avec un refrain catchy, un chant très haut perché et des soli incisifs purement heavy power metal. La suite confirme la qualité musicale de l’ensemble avec des titres comme 'Silver & Gold', 'Promised Land' ou 'Dollars', directs et efficaces. Parfois une influence plus power métal à la Gamma Ray ressort, comme sur le très rapide et incisif 'Nine Lives' au refrain épique et aux soli très speed metal.
Comme souvent dans un premier album, tout n'est pas parfait. Un titre comme "Formula One" avec ses bruitages fait sourire par sa naïveté et sa simplicité. La tentative de break symphonique aux claviers n’est pas non plus une réussite. Il en va de même avec un titre comme 'Tears Of Rage', longue power ballade épique et qui a du mal à convaincre. Si Scheepers se montre très à l’aise dans ce registre plus calme, sa structure bancale rend son écoute difficile. Pour finir, Primal Fear propose trois titres classiques que sont 'Battalions Of Hate' (sonnant très Accept), 'Thunderdome' et 'Running In The Dust', deux morceaux à nouveau très proches une nouvelle fois de Judas Priest.
Ce premier opus de Primal Fear reste intéressant même s'il ne révolutionne pas le genre. Typique de ce que l'on peut entendre dans le genre à la fin des années 90, très bien produit, écrit et interprété par des musiciens chevronnés, il manque encore de personnalité, l'ombre de Judas Priest étant présente sur la plupart des pistes. Malgré cela, il va rencontrer un immense succès en Allemagne et lancer la carrière du groupe de la plus belle des manières.