Pour ceux qui ne connaîtraient pas Areknamés, il s’agit d’un groupe de Rock Progressif 70’s nous venant tout droit d’Italie, et dont le troisième album, "In Case Of Loss", vient tout juste de voir le jour en cette année 2010. Cependant, bien qu’il s’agisse de Rock Prog’ 70’s, il faut préciser qu’Areknamés met l’accent sur une atmosphère sombre et mélancolique.
"In Case Of Loss" continue donc dans cette lignée, offrant près de soixante minutes de musique progressive, poignante, dont l’ossature se trouve être soutenue par un orgue Hammond des plus présents, et une guitare venant parfaitement se coller à l’atmosphère particulière de l’album. Mais si chaque titre recèle de moments forts en émotions, au feeling marqué, et à l’atmosphère renforcée par l’ajout d’instruments divers allant de la trompette au violon, en passant par le saxophone ou encore la flûte, force est de constater que "In Case Of Loss" est un album difficile d’accès, qui nécessitera plusieurs écoutes avant de se faire apprivoiser, et ce pour peu que l’on soit prêt à adopter cette atmosphère sombre orchestrée de la plus progressive des manières. En témoigne "Where" et son interlude dont les obscures sonorités au clavier viennent plonger l’auditeur dans un film de science fiction de série B, ceci contrastant avec un solo au duo guitare/violon parfaitement réussi.
Mais nous trouvons tout de même des moments forts et puissants, apportant une certaine gaieté au tout, comme sur "Dateless Diary" où la combinaison entre les accords de guitares électriques, l’atmosphère mélancolique créée par le clavier, et le rythme lourd soutenu par la batterie fait frétiller l’auditeur. Nous retrouvons aussi cette fougue et cet enthousiasme sur le premier titre, "Beached", avec sa basse lancinante sur le couplet, ainsi que son refrain à la guitare électrique et au chant faisant penser à Tool, ou encore sur "A New Song" et son ambiance psyché mêlant basse, guitare et clavier de manière très dynamique. Mais c’est sans parler des divers soli de clavier parcourant l’album, tous aussi saisissants les uns que les autres, avec ce son d’orgue Hammond projetant l’auditeur plus de trente années en arrière…
Néanmoins, il ne faut pas se leurrer car il n'y a pas que des influences 70’s dans "In Case Of Loss", certains morceaux rappelant en effet l’atmosphère planante ainsi que les montées en puissances mélancoliques caractéristiques de Sylvan (notamment sur la fin de "Don’t Move", avec des notes de guitares saisissantes doublées d’un violon poignant), ou encore les sonorités d’un Porcupine Tree.
Il faut également s’attarder sur le morceau final, "The Very Last Number", un titre fou d’une durée de 21 minutes alternant entre diverses parties instrumentales entrecoupées de parties de chant, le tout mêlant de la plus belle des manières tout ce que le groupe sait faire de mieux, combinant ainsi habilement tous les instruments présents sur l’album avec des tendances tantôt jazzy, tantôt psyché, et unissant le tout sous la bannière d’un Rock Progressif fortement typé 70’s, mais avec ce style et cette atmosphère particulière au groupe.
Ainsi, Areknamés revient avec un album qui plaira sans aucun doute aux aficionados qui le suivent depuis leur premier album, mais également à ceux qui découvrent, et dont la soif de Rock Prog’ 70’s et autres bizarreries à l’atmosphère mélancolique et particulière n’a toujours pas été étanchée !