Dans la foulée de leur premier album, l'encensé "More Than Meets The Eye", Jadis revient fouler les terres néo-progressives des années 90 avec la parution de "Across The Water", dans une formation inchangée … et un style qui n'a bien entendu guère bougé en aussi peu de temps.
'Touch' ouvre l'album de manière quelque peu contrastée : la rythmique s'avère un peu trop lourde, la trame mélodique pas toujours très évidente à suivre, et Martin Orford utilise même quelques sonorités de claviers 70's, d'habitude absentes des œuvres néo-progressives. Néanmoins, le style du groupe reste bien présent, et les interventions lumineuses de Gary Chandler à la guitare, marque de fabrique de Jadis, finissent par reprendre le dessus en fin de plage. Echauffement juste un peu long semble-t-il, puisque dès la seconde plage, 'In Isolation', tout rentre dans l'ordre et nous retrouvons un groupe en pleine forme malgré l'ambiance un peu plus sombre qui émane du titre.
A l'instar du Pendragon de l'époque, Jadis parvient ainsi à proposer des compositions qui maintiennent l'intérêt de l'amateur de rock progressif grâce à de nombreux changements de thèmes tant mélodiques que rythmiques, le tout avec coloration musicale très personnelle. Reprenant la même construction que pour son prédécesseur, Jadis nous refait même le coup de la ballade située en plage 5, précédant là-encore les deux meilleurs titres de l"album. A noter que la production est une nouvelle fois parfaite.
Sans proposer de monument mémorable comme 'Holding Your Breath' sur le premier album, "Across The Water" enchaîne les titres solides, avec un petit coup de cœur pour 'Daylight Fades' et 'The World On Your Side', copiant avec bonheur son prédécesseur, sans parvenir à retrouver tout à fait la même alchimie gagnante. Cette deuxième production reste néanmoins fortement recommandable pour tout amateur de belles mélodies et accompagnements bien léchés.