Découvertes … ou plutôt découverte, comme celle de ce groupe chilien, mené par Claudio Momberg responsable de la quasi-totalité de cet album (compositions, enregistrement, mixage mais aussi claviers, basse, guitare …). Notre homme s'est cependant entouré de quelques musiciens locaux pour compléter son line-up, et a également sollicité le renfort de Damian Wilson qui vient poser sa célèbre voix sur Ellipse.
Seti, c'est l'acronyme de Search for Extra-Terrestial Intelligence : l'inspiration du groupe est donc à rechercher dans les travaux de l'institut du même nom.
Du côté de la musique, passées les premières mesures de A Draconian Tale, l'auditeur un tant soit peu attentif aura rapidement déterminé où se situe la passion de Claudio Momberg : le néo-progressif à l'européenne, et plus particulièrement le néo de la mouvance britannique, celui incarné par Clive Nolan et tous ses satellites (et les remerciements du livret ne font que confirmer cette impression !). Et si j'ajoute que Claudio est également membre de Fugazi, tribute-band chilien dédié à la musique de Marillion …
Mais réduire la musique de Seti à une simple copie de ces références européennes serait une grave erreur, et les 17 minutes épiques de cette plage d'ouverture vont nous plonger petit à petit dans un univers fascinant. Petit à petit car le démarrage est un tout petit peu poussif, mais l'immersion progressive (c'est bien le terme) dans les divers méandres, néanmoins très abordables, qui serpentent tout au long de cette plage inspirée, va finir par poser son empreinte indélébile dans les tuyaux acoustiques de l'imprudent qui aura su patienter quelques instants, le temps que la mécanique se mette en place.
L'ambiance sombre des différentes plages est "rehaussée" (en d'autres lieux, j'aurais pu dire gâchée) par une production qui rend le son très sourd, les différents instruments ayant quelquefois du mal à être distingués les uns des autres. Dommage.
La contribution de Damian Wilson est ici remarquable, donnant une dynamique incroyable à un titre Ellipse qui monte doucement mais sûrement en puissance tout du long de ses sept minutes, avant de se clôturer par un festival de virtuosité à la six-cordes.
Malheureusement, l'ambiance retombe d'un coup avec Underground, instrumental intéressant s'il en est, mais qui me semble plutôt décalé dans le cadre de cet album. Imaginez un titre de Tangerine Dream ou Ashra Tempel, ambiance début des années 70, placé au beau milieu d'une galette néo-progressive. Bien fait, mais surprenant.
Cette parenthèse refermée, Seti reprend le fil de ses aventures, avec notamment The Inner Outside aux forts accents de Shadowland, et des saillies claviéristiques que ne renieraient pas le maestro Clive Nolan.
Quant à Contact, c'est du côté de Marillion qu'il conviendra de regarder pour se donner une idée rythmique du final de l'objet, surmonté par des claviers néo de chez néo, diablement bien mis en place pour un solo longue durée qui vient clôturer de façon majestueuse cette seconde réalisation.
Rien de révolutionnaire dans la musique de Seti, et la découverte restera surtout liée à la contrée d'origine de Claudio Momberg. Pour les habitués du néo-progressif influencé par Clive Nolan, Discoveries sera une perle supplémentaire à ajouter à une collection déjà bien fournie, mais qui ne déparera pas aux côtés des Shadowland, Pendragon et autres projets nolanesques.