"Seven Seals" a vu Primal Fear réussir sa mue en passant d’un heavy métal classique à un métal plus mélodique, riches en arrangements et mélodies imparables. Cela étant, si le groupe a réussit son pari haut la main artistiquement, il n’en a pas été de même commercialement. Déjà en perte de vitesse il a encore vu son auditoire fondre en perdant la frange métallique pure et dure sans pour autant gagner un nouveau public plus amateurs de heavy rock mélodique. Il faut dire que le nom et la réputation du groupe ont la vie dure, et un an après "Seven Seals" arrive une compilation, "Metal Is Forever", assez représentative de sa carrière et qui achève leur contrat avec Nuclear Blast. Pour ce 7ème album Primal Fear trouve refuge chez le leader du hard rock mélodique, Frontiers Records. Cette signature sur le label italien, référence en matière de Hard FM et mélodique, confirme l’idée que le groupe va continuer sur sa lancée en proposant toujours un métal mélodique de qualité. Entre temps après avoir participé à l’écriture le guitariste Tom Naumann échange de nouveau sa place avec Henry Wolter, alors que Primal Fear poursuit sur sa lancée avec ce très bel album digne successeur de "Seven Seals".
En effet, "New Religion" est un excellent disque, à la fois mélodique et puissant, confirmant que le groupe ne cherche plus le tabassage en règle pour mieux varier les plaisirs. Malgré tout, et comme pour rassurer son monde, il ouvre avec un titre ultra heavy et rentre dedans, "Sign Of Fear", chanté à la manière d’un Rob Halford. Ce titre est sympathique mais pas transcendant et aurait pu inquiéter si la suite du disque ne s’en éloignait pas assez radicalement. En effet les dix pistes restantes retrouvent cette subtilité chère à "Seven Seals". L’album est en fait construit autour d’un long titre de dix minutes, "Fighting The Darkness", et pour l’entourer nous trouvons d’excellents titres, parfois plus mélodiques, parfois plus puissants et même pour certains carrément accrocheurs et commerciaux.
"Fighting The Darkness" est donc clairement la grosse pièce de l’album dans la lignée de titres comme "Diabolus". C’est un superbe epic à tiroirs où la mélodie et les ambiances soft sont d’abord largement à l’honneur, notamment avec un refrain magnifiquement chanté par un Scheepers encore au top. Ensuite, un break instrumental de plus de quatre minutes achève l’auditeur en étant tour à tour heavy, mélodique et bourré d’orchestrations fines et efficaces. Le résultat est bluffant de classe et s’avère être encore un titre à placer dans les meilleurs du groupe. Il s’impose comme le sommet de l’album et presque comme sa raison d’être, ses auteurs y atteignant un haut niveau d’écriture et d’interprétation.
Nombre de très bons titres figurent également dans un ensemble très homogène, alternant parfaitement différents tempos. La première partie d'album traduit déjà un parfait exemple de cette homogénéité avec un imparable "Face The Emptiness", pure tuerie de heavy métal mélodique avec un refrain énorme et des claviers mis en avant, ainsi qu'un très bon titre éponyme, plus heavy mais encore très efficace. Entre ces deux morceaux se trouve un duo avec Simone Simons (Epica) sur une chanson semblant sortie d’un disque de son groupe. Même si le résultat est très commercial, "Everytimes It Rains" est une belle ballade, touchante et très bien interprétée par un duo improbable mais qui fonctionne à merveille en particulier sur un refrain très accrocheur.
La deuxième partie propose six titres de qualité, le groupe réussissant encore une belle fin de disque sans faces B rapidement oubliées. Il y en a pour tous les goûts, avec d’abord des titres assez heavy comme "Blood On Your Hands" et "Psycho", mais toujours avec ce souci de la mélodie, en particulier sur le second doté d'un break superbe. Il y a également les très mélodiques "The Curse Of Sharon", "World On Fire" et "Too Much Time" sur lesquels Scheepers fait encore une fois merveille. Ces chansons confirment que Primal Fear a vraiment trouvé la recette pour combiner heavy et mélodie avec classe et finesse. "Too Much Time" présente même des allures de tube en puissance avec son air et son refrain irrésistible et une musique speed métal de grande qualité. Enfin, le très beau et émouvant "The Man" est une très belle ballade avec claviers très présents sur des orchestrations grandioses et un chant prenant, tantôt doux tantôt puissant, qui fait aussi la force de ce titre.
Primal Fear signe donc un nouvel excellent album, peut être un poil moins fort que "Seven Seals", mais avec un de ses plus grand titre et de très bonnes chansons pour l’entourer. Ainsi, on ne boudera pas son plaisir à l’écoute de ce très bel ensemble mélodique et puissant, parfaitement réalisé par un groupe qui fait vraiment plaisir de découvrir ainsi. On espère sincèrement que le succès sera au rendez vous et que Primal Fear pourra continuer sur sa lancée sans trop revenir à ses vieilles recettes.