Avez-vous déjà écouté un titre 53 fois de suite sans vous en lasser ? Si vous n’avez pas encore tenté cette peu commune expérience, écoutez "If This Is All There Is" tiré du 11ème album de Stan Bush. Stan Bush connais pas ai-je entendu au fond de la classe ? Hé bien, mon petit, permet-moi de rafraîchir un tantinet ta mémoire défaillante. Ce quinquagénaire a juste chanté aux côtés d’Alice Cooper et au sein de Jefferson Starship, composé moult chansons pour des BO de films (le "Transformers" de 86, "Kickboxer" et "Bloodsport" avec Van Damme), gagné un Emmy Award en 1997 et coécrit des tubes avec Jonathan Cain (Journey) et Paul Stanley (Kiss). Si tu n’es pas convaincu cher enfant, sache également qu’House Of Lords lui a emprunté "Love Don’t Lie" (avec lequel il a cartonné) et que le "Slave To Love" de Quiet Riot lui doit beaucoup. Alors oui, nous sommes d’accord, c’est un quinqua, mais les vieux pots tu sais mon enfant, même si tu n’aimes pas la soupe, peuvent encore être de sacrés réceptacles.
Entouré pour l’évènement de l’ancien batteur de Slash et d’Alice Cooper, Matt Laug, et de l’ancien bassiste de David Lee Roth, Matt Bissonette, ce Bush-là nous propose avec "Dream The Dream" un opus de Hard Rock Mélodique, ou pour être plus précis, un opus de gentil Hard Rock très Mélodique. En effet, point de muscles atrophiés ne saillent chez cet être musical. Ce très sympathique opus nous offre par contre un minois de jeune premier et un corps athlétique juste comme il faut, à faire se pâmer toutes vos petites amies lassées des gros graisseux qui traînent dans votre sillage ou dans vos sillons (comment le vinyle est passé de date ?). Hormis l’hyper-mélodique "If This Is All There Is" précité, vous trouverez dans cet album une kyrielle de tubes plus galvanisant les uns que les autres. La voix charmeuse de Bush et l’intelligence mélodique des mid-tempi qui colonisent cette œuvre vous laisseront sur votre postérieur. Tout y est calibré, peaufiné, réfléchi pour atteindre un seul but, accoucher de mélodies cajoleuses à souhait.
Si vous aimez Bob Catley, vous apprécierez le titre éponyme de l’album qui rappelle énormément ce que nous propose le vocaliste de Magnum lorsqu’il travaille en solo. Si vous êtes amateur de Night Ranger, vous ferez votre titre de chevet de "Never Hold Back". Si vous en avez assez des ballades qui vous laissent sur votre faim, "In My Life" va vous réconcilier avec le genre. Si vous aimez les fins de titres tonitruantes, la dernière minute de "All That I Am" vous laissera pantois, la bouche bée et l’œil pétillant. Si vous avez craqué à l’époque sur "Head Games" de Foreigner, "Two Hearts" vous redonnera une seconde jeunesse.
Bref, "Dream The Dream" est un étalage de berlingots chatoyants, sucrés et suffisamment durs pour que tous les titres sans exception méritent votre attention tant ils vous laisseront en bouche un goût de revenez-y. Décidemment, il faut se méfier des opus comportant le mot « dream » dans le titre, après "Dream And Deliver" de Dreamtide en 2008, voici une autre aubaine musicale à ne louper sous aucun prétexte pour les amateurs de ce style qui repart en flèche ces dernières années au vu de la somme colossale de sorties qui nous sont proposées.