"I’m A Rebel" est le deuxième album d’Accept, et le premier à être distribué un peu partout dans le monde. Il voit le jour en Juin 1980 et a été enregistré très rapidement après le 1er album éponyme entre Octobre et Décembre 1979. D’une très courte durée, 33 minutes pour juste 8 titres, ce disque se présente presque plus comme un long EP que comme un véritable album. On y retrouve la même formation avec un Stefan Kaufmann qui enregistre son tout premier album avec le groupe. Ce deuxième jet souffre un peu du même souci que le premier. La formation y est encore inexpérimentée et se cherche encore un peu, poussée par son label à chercher le hit single et hésitant encore entre heavy-métal pur et dur, hard-rock et moments plus intimistes. D’ailleurs, il règne une atmosphère générale très 70’s, notamment sur les deux chansons où Peter Baltes prend le micro.
Pourtant, malgré ses défauts, "I’m A Rebel" reste sympathique et sans prétentions, toujours avec cette même fraîcheur des débuts hésitants d’un jeune groupe. Il comporte même des titres qui vont rester dans le répertoire live du groupe pendant quelques temps, cela même si à côté il y a d’autres titres plus banals et moins maitrisés. Udo a progressé, maîtrisant mieux son chant aigu, sachant bien sonner puissant et rageur, et tout ce petit monde est toujours incisif sur les riffs et les soli.
Il débute avec un gros hit, la chanson éponyme, composée à la base pour AC/DC par Alex Young, et que le groupe australien n’a finalement pas gardé. Cette chanson est un tube de hard-rock, avec un refrain énorme scandé par un Udo très à l’aise dans ce style hard-punk à la Ramones. L’album comporte ensuite trois bons titres de heavy-métal, "Save Us", "Thunder And Lightning" et "China Lady". Le premier est typé 70’s, avec des chœurs féminins assez surprenants donnant un aspect presque dansant, tandis que les deux suivants sont frappés du seau du heavy-métal germanique qui sera la marque d’Accept. Ils présentent en effet des refrains bien martelés et martiaux, des riffs ultra heavy et incisifs, et surtout un chant hyper aigu très maîtrisé. Nous tenons là les premiers classiques du groupe, taillés pour la scène.
Viennent ensuite deux ballades chantées par Baltes qui surprennent car éloignées du ton plutôt métal du disque et du Accept connu de tous. "No Time To Lose" et "The King" sont en effet deux titres très 70’s, dans l’esprit du Judas Priest des débuts, avec chant doux, plus réussi sur "No Time To Lose", et atmosphère mélancolique assez belle sur fond de guitare acoustique. Enfin, "Do It" et "I Wanna Be Hero" sont plus faibles, sans accroche réelle, et avec un chant peu assuré sur le second, le tout malgré une musique heavy rock efficace.
Ce deuxième album est donc la continuité logique de son prédécesseur. La personnalité d’Accept n’est pas encore totalement affirmée, alors que les influences et les passages plus rock 70’s ressortent encore assez fortement. Mais la qualité est encore majoritairement au rendez-vous avec plusieurs très bons titres et un niveau de composition encore très affirmé. On sent clairement que le groupe est prêt à prendre son envol, sa musique et son heavy-métal ne demandant qu’à exploser et à s’imposer largement.