Trois ans après un "Red, Hot & Heavy" qui a révélé Pretty Maids aux yeux du monde du métal, le combo danois revient avec un nouvel album et un nouveau line-up. En effet, Allan Delong remplace John Darrow à la basse, alors que Pete Collins laisse Ken Hammer comme unique guitariste. Bien que l'attente puisse paraître longue pour un groupe qui ne sort que son deuxième véritable album, le fait est que le désormais quintet frappe fort avec ce "Future World" à la pochette colorée et lumineuse.
En effet, Atkins & Cie ont profité de ces 3 années pour mûrir leur son et affirmer leur identité. Et celle-ci passe tout d'abord par l'affirmation d'Alan Owen qui vient compenser l'absence d'un second guitariste en donnant une place omniprésente aux claviers, sans jamais que cela soit aux dépends de ses camarades de jeux. Le superbe titre éponyme en est un parfait exemple avec son intro aérienne et majestueuse, son riff cinglant alterné avec la guitare, et son solo où les deux instruments se livrent à un duel ébouriffant. Voilà qui a le mérite de mettre les points sur les i d'entrée de jeu, d'autant que le claviériste n'est pas le seul à tutoyer les sommets. En effet, si Hammer multiplie les riffs irrésistibles et les soli ravageurs, Ronnie Atkins s'impose définitivement comme un des meilleurs chanteurs du circuit, capable d'alterner chants mélodiques et rageurs avec le même talent indiscutable. Enfin, nous n'oublierons pas une section rythmique au sein de laquelle Phil Moorhead insuffle une dynamique particulièrement efficace.
Tout au long des neufs titres qui composent ce "Future World", Pretty Maids confirme qu'il a décidé de ne pas s'enfermer dans un seul style de Hard-Rock, capable qu'il est de passer d'un Hard FM musclé et entraînant ("Love Game" ou "Rodeo"), à un Métal rapide et tranchant ("Loud'N'Proud" ou "Needles In The Dark") avec le même succès, et en dotant chaque morceau de refrains accrocheurs voire hymniques. Et comme le talent n'a pas de limite, le combo nordique nous pond même un "Yellow Rain" à la structure complexe, passant d'une intro acoustique et aérienne à un heavy speed percutant après avoir enchaîné tout ça avec un mid-tempo chaleureux, Atkins éclaboussant l'ensemble de toute sa classe pour ce qui peut-être considéré comme le sommet de l'album en compagnie du titre éponyme.
Avant de conclure, nous n'oublierons pas de citer le heavy mid-tempo de "We Came To Rock", la superbe ballade "Eye Of The Storm" et l'euphorisant"Long Way To Go", chaque titre méritant que l'on s'y attarde.
Vous l'aurez donc compris, "Future World" installe Pretty Maids comme une valeur incontournable du Hard Rock au sens large du terme, et s'impose lui-même comme un album culte, doté d'une identité à la fois forte et changeante, mélangeant puissance, mélodie et refrains immédiats. Ne pas posséder cet album pourrait vite être considéré comme une faute de goût impardonnable.