Après deux albums sympathiques mais hésitants, la carrière d’Accept peine à décoller. "I’m A Rebel", malgré son hit éponyme, n’a pas été un grand succès. Malgré tout, le groupe repart rapidement en studio fin 1980 et sort début 1981 ce "Breaker" que l’on peut réellement considérer comme le véritable départ de la carrière d’Accept.
En se trouvant une personnalité forte et marquante, Accept lance ainsi son âge d’or et un courant qui donnera naissance plus tard au speed metal et au Thrash. "Starlight", "Breaker" et "Run If You Can" sont des concentrés de puissance, à la fois mélodiques grâce aux harmonies de guitare et aux refrains splendides et rageurs par la chant et des riffs ultra heavy. Les deux premiers ont même des allures de tubes en puissance, taillés pour la scène avec leurs refrains forts et instantanés, leurs excellents soli et la voix Heavy d’Udo. Ce départ en fanfare marque une nette transformation de la formation allemande tant la puissance exprimée est intense et sans égale avec la concurrence en ce début des années 80.
Après ce début très intense, Accept calme le jeu avec une ballade splendide et puissante, "Can’t Stand The Night", portée par le chant très rocailleux d’Udo. Ensuite le groupe relance la machine avec énergie avec l’incisif et puissant "Son Of A Bitch", le redoutable "Burning" proche de Motörhead et un "Feelings" plus hard rock mais très tranchant.
Enfin, dans la dernière partie du disque, Accept ralentit une nouvelle fois le rythme. Nous retrouvons Peter Baltes au chant sur "Breaking Up Again" et sur le refrain de "Midnight Highway". Ce dernier est bien la seule composition plus commerciale de l’album, très typé hard rock et retrouvant des influences AC/DC, tandis que "Breaking Up Again" est une ballade mélancolique avec un chant très clair et doux et de mangifiques guitares acoustiques.
En sortant toute sa rage Accept se montre incisif, puissant et mélodique tout en conservant certains attributs du hard rock. Sur ce "Breaker", il montre une capacité impressionnante à composer le refrain ou le riff qui fait mouche. On sent de plus que le groupe a encore une forte marge de progression. La légende du heavy métal est en marche et il est difficile de voir qui pourrait l’arrêter.