Il n’aura pas fallu longtemps pour que les petits anglais de The Eyes Of A Traitor donnent suite au très prometteur "A Clear Perception"… En effet, un an à peine après la sortie du premier vrai effort, et fort de leurs expériences et de certitudes, le quintet nous revient convaincu que ce deuxième album saura rallier tous les suffrages.
A l’instar de son prédécesseur, l’introductif "Prologue", rythmique crescendo est annonciateur d’un brûlot des plus enthousiasmant comme en témoigne "The Birth" dans une veine metalcore surpuissante lorgnant par moment du côté du death-core. "Come To My Senses", "The Real You" ne dérogent en rien à la règle établie par l’entame et c’est bien là où le bât blesse !
A trop vouloir en foutre plein la gueule et faire suffoquer son auditeur (comme le titre de l’album l’indique), à force d’enchaîner les plans polyrythmiques sauvages auxquels succèdent des refrains clairs dans l’air du temps, "Breathless" nous lasse là où justement "A Clear Perception" nous avait enthousiasmés par sa variété et ses innovations comme sur "Decorus".
Vous l’aurez compris, et au grand désarroi de ceux qui ont encensé, "A Clear Perception", "Breathless" se révèle très rapidement un opus metalcore certes violent mais tristement linéaire. Si bien que sans que nous n’ayons vraiment grand-chose à lui reprocher (la production est monstrueuse, la technicité des membres du groupe est irréprochable…), le constat irrémédiable est que "Breathless" se noie très rapidement dans la masse des albums metalcore communs et donc… dispensables !
Nous mettrons cette relative sortie de route, sur le compte de l’enthousiasme. En effet, forts d’une expérience scénique devant un public à la recherche de riffs agressifs discontinus, les Anglais ont cru détenir la recette qui consiste à reproduire sur support studio les éléments qui ont ravi leurs fans sur scène. Ce n’est pas si simple ! Gageons qu’à l’avenir, nos petits anglais sauront tirer les leçons de cette relative déception et sauront de nouveau nous éblouir comme ils ont su si bien le faire par le passé…