QUIET RIOT: Alive And Well (HARD ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Après une période d’énorme succès commercial entre 1983 et 1985, QUIET RIOT a vécu une longue et douloureuse chute de popularité. Malgré des albums honnêtes et quelques tentatives de remise en question (un changement de chanteur avec « QR IV » et une tentative FM avec « QR III »), le groupe ne réussit jamais à renouer avec son glorieux succès et sa production a commencé a se faire plus rare dans les années 90.

Après une tournée calamiteuse en 1997, le groupe réintègre Rudy SARZO, 15 ans après son éviction, et sort « Alive And Well » un 9ème disque regroupant 9 nouveaux morceaux et 6 réenregistrements de titres déjà présents sur leurs opus précédents. Comme toujours QUIET RIOT semble avoir une difficulté quasi pathologique à s’affranchir de son / du passé. En effet au-delà des réenregistrements de leurs propres chansons (« Don’t Wanna Let You Go » et « Metal Health issus de « Metal Health », « Sign Of The Times » issu de « Condition Critical », « The Wild And The Young » issu de « QR III », pas moins de 3 reprises sont également présentes sur ce disque. Tout d’abord, le « Highway To Hell d’AC/DC, puis les deux titres qui ont fait la gloire du groupe, « Mama Weer All Crazee Now » et « Cum On Feel The Noize » de SLADE.

Malheureusement, ces nouvelles versions n’apportent rien de nouveau et ne font que renforcer l’image de groupe peu imaginatif et un peu « has been » qui colle à la peau de QUIET RIOT. Pourtant celles-ci sont parfois très différentes de leur version orignale comme c’est le cas avec « The Wild And The Young » qui se voit greffer d'un solo de guitare à rallonge. Las, le résultat est assez stérile et il serait vain de chercher la moindre trace d’émotion ou de plaisir sur ces interprétations totalement dénuées d’intérêt.

Pour ce qui est des titres originaux, le constat est un peu le même qu’avec « Guilty Pleasures ». Il y a de très bons moments à l’image de « Don't Know What I Want », « Alive And Well », « Too Much Information » et « Against The Wall » qui sont des morceaux efficaces, bien interprétés et bien construits. Mais nous sommes là en terrain archi connu et le groupe se révèle incapable de se sortir les tripes et de nous faire tourner la tête. Le mariage est consommé depuis trop longtenps et le marié se montre bien incapable de nous faire grimper au rideau. Il se contente d’assurer sans surprise, magie ni frisson. Alors bien sur, il y a du champagne dans cet album (c’est inscrit dans le contrat de mariage et il ne viendrait surtout pas à l’idée du groupe de s’en affranchir) mais les bulles sont rares et la limonade est tiède. Quelques soli sympas, une louable tentative d’aborder des thèmes un peu moins superficiels que d’habitude (« Too Much Information » tentent péniblement de nous arracher à la routine.

Un seul titre, « Slam Dunk », sort un peu du lot. Celui-ci fut écrit par Kevin DUBROW pour le groupe PRETTY BOY FLOYD et a tout du clin d’œil appuyé aux radios. L’ambiance s’éloigne du « Hard Rock basique » cher à QUIET RIOT pour s’aventurer vers des terrains plus festifs et consensuels. Même si le résutat est moyennement convaincant, on en arrive à louer cette tentative qui apporte un peu de fraicheur à l’ensemble et qui titille nos oreilles assoupies par la production compacte et uniforme du groupe.

Difficile de porter un jugement sur ce disque honnête, correct, bien interprété, mais qui peine à nous surprendre et à nous accrocher. Un disque kleenex qui, comme bon nombres d’albums de QUIET RIOT, fait du bien lors de son usage mais ne comble aucun manque et qui devient totalement inutile après usage. Un peu comme le mouchoir usagé, sa possession s’avère même un peu génante, « non, non, je vous assure, ce disque n’est pas à moi ».

QUIET RIOT

ALIVE AND WELL

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HARD ROCK