Etrangement, les origines de The Mars Volta sont à chercher du coté du mouvement Punk-Hardcore. Née des cendres du groupe At The Drive In, la formation s’est lancée dans un rock qui leur permettrait d’exprimer au mieux leurs idées et leurs visions de certaines choses. Tout naturellement est apparu leur premier CD, « De-loused in the Comatorium », basé sur un fait divers : le suicide d’un ami artiste du chanteur.
Le concept de cet album est une sorte de célébration fictive de la vie de cet homme. Le héros tente de se suicider par une overdose de morphine. Mais au lieu d’en finir, il se retrouve dans le coma. Pendant une semaine, il est emporté dans des expériences psychiques ahurissantes avant d’émerger de ce coma. Au final il préfère mourir.
La musique contenue dans « De-loused » est loin de représenter la partie sombre de cette histoire. Sans complètement oublier de faire ressentir une certaine lourdeur et de présenter un léger coté malsain, les compositions se développent dans un style très personnel caractérisé par une alternance de passages calmes et posés puis sans transition de passages nerveux et violents. Le chant et la hargne qui se dégagent de ces accès de folie frénétique rappellent fortement Muse. Mais The Mars Volta se dégage totalement de cette référence par son ambiance baignant dans un genre hard rock des 70’s proche de Led Zeppelin tout en conservant un coté grunge bien débridé.
Les guitares sont énormément sollicitées, les rythmiques sont énergiques avec des percussions s’additionnant à la batterie pour apporter encore plus de vitesse et le chant puissant, parfois déformé, ne fait qu’ajouter toujours plus de force à des titres déjà bien pêchus. Pour ralentir un peu la cadence infernale imposée par cette équipe de doux-dingues, quelques parties simulant les phases de coma sans activité sont retranscrites par de longs mouvements interprétés par des guitares planantes dans un style très psychédélique.
La musique de The Mars Volta est très entraînante et de prime abord assez facile à appréhender. Cependant une écoute d’un bout à l’autre représente une certaine épreuve. Les changements brutaux de tempo et de phrasés, les délires sonores tentant avec une certaine réussite d’adapter musicalement les différentes étapes du coma peuvent de concert déstabiliser et fatiguer. Du genre progressif, « De-Loused » n’en a finalement que le concept : ne pas avoir de limite à son inspiration créatrice.