L’histoire de Dyslesia débute à Lyon au milieu des années quatre vingt. Un premier album voit le jour seulement en 1999 sous le titre "My Own Revolution". Remarqué par la presse spécialisée de l’époque et malgré un jeté d’éponge de la part d’un des guitaristes, assez rapidement remplacé d’ailleurs, Dyslesia s’attèle à l’écriture de son deuxième opus "Who Dares Wins" qui atterrira dans les bacs en 2001.
Le groupe opère un sérieux virage musical qui lorgne désormais vers un speed métal mélodique d’une obédience toute germanique. Est-ce dû à la présence d’un certain Dennis Ward à la production ? Pas vraiment, car si ce musicien / producteur n’a pas encore gagné la renommée qu’il connaît aujourd’hui, il a su prodiguer à "Who Dares Wins" un son raisonnablement moderne et puissant, mais surtout une bonne dose d’agressivité, élément indispensable pour réussir au mieux ce changement de cap vers des terrains lourds, défrichés par des "power chords" aussi tranchants qu’un couperet de boucher.
Dyslesia se montre gonfler à bloc et surtout, relève fort bien cette tâche pourtant pas si évidente de prime abord. Les dix compositions alignées avec force et conviction ne font que renforcer tous les espoirs placés sur cette formation décidément très compétente en terme de décibels. Le chant, assez haut perché, évite soigneusement les surenchères dans les aiguës. La paire de guitaristes abat un sacré travail au niveau rythmique, car très complémentaire. La comparaison avec le duo Kai Hansen / Michaël Weikath est immédiate notamment sur l’entame du titre "Rest In Space" fortement inspiré par "Future World", morceau de légende du quintette teuton.
Cependant, Dyslesia ne se contente pas de simplement ressasser des influences au demeurant maîtrisées et contrôlées, mais impose surtout au travers d’un matériel de qualité sa propre identité. D’ailleurs, le guitariste Lucas Turilli (Rhapsody) participe à l’écriture de "Unknow Fighter" dont les remous néoclassiques apportent des variations bienvenues dans ce climat tout de même très remuant.
Néanmoins, quelques morceaux plus calmes, à commencer par la balade "Living In The Winter" plutôt réussie, et l'imposant "One You Are" qui offre une tessiture plus heavy, sont garants d’un savoir-faire à mettre au crédit de cette attachante formation. Même si un titre comme "Bring The Sunligt Back" ne s’avère pas d’une grande utilité, Dyslesia opère une belle démonstration de talent. "Who Dares Wins" ne manque pas d’inspiration et le quintet le fera savoir bruyamment sur les planches. En tout état de cause, cet album n’a sûrement pas recueilli le succès qu’il mérite lors de sa sortie officielle. Il donc grand temps de réhabiliter Dyslesia au rang qui lui est dû. Et avec les années qui s’accumulent bon en mal en, cela reste encore un véritable plaisir que d’écouter ce "Who Dares Wins" qui finalement, justifie amplement son titre.